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Reviewed by:
  • Pas d’histoire des femmes ! Réflexions d’une historienne indignée by Micheline Dumont
  • Denyse Baillargeon
Pas d’histoire des femmes ! Réflexions d’une historienne indignée, micheline dumont. Montréal: Éditions du remue-ménage, 2013. Pp. 220, $21.95

[Erratum]

Micheline Dumont est en colère. Une « sainte colère », pourrait-on dire, qui l’a poussée à publier ce petit livre totalement hors-norme, où se côtoient articles scientifiques pour la plupart déjà parus, critiques, et textes d’opinion publiés dans divers quotidiens ou sites internet, comme Histoire engagée et Sisyphe, depuis une quinzaine d’années. Une sainte colère parfaitement assumée, insiste-t-elle, qui lui est inspirée par l’indifférence et l’ignorance à l’égard de l’histoire des femmes, un « combat non gagné », à son avis, qui perpétue la désappropriation des femmes de l’histoire, en dépit de tout le travail qui a été fait depuis les années 1970.

L’ouvrage se présente en trois parties intitulées: 1. Le féminisme est-il soluble dans le nationalisme? ; 2. Cherchons les femmes ; et 3. L’horizon large des féminismes. La première partie inclut un texte d’analyse sur la difficile, pour ne pas dire impossible, inclusion des femmes dans les débats entourant la question nationale depuis les Rébellions, jusqu’aux débats sur la souveraineté des années 1980 et 1990, de même qu’un article sur le rapport qu’entretiennent les élues avec le féminisme. Entre les deux, trois petits textes, que l’auteure elle-même qualifie de « coups de gueule » et de « coups de balai », le premier dénonçant la trop facile association entre la laïcité et les droits des femmes, le second rappelant à la mémoire la publication du Manifeste des femmes québécoises en 1971, alors que les médias n’en avaient que pour la commémoration du 40e anniversaire de la crise d’Octobre, et le dernier faisant le point sur l’Affaire des Yvettes et leur supposé antiféminisme.

Dans la deuxième partie, l’auteure a réuni deux textes de fond qui analysent, d’une part, le discours sur le féminisme dans la revue L’Actualité entre 1960 et 1996 et, d’autre part, la place faite aux femmes dans les revues Cité libre et L’Action nationale pendant la Révolution [End Page 457] tranquille. Globalement, ces deux articles font ressortir l’image négative et généralement biaisée que L’Actualité projette du féminisme et le quasi-silence de deux autres publications au sujet des femmes, silence qui renvoie à une culture politique exclusivement masculine, le féminisme étant totalement absent des débats qui s’y déroulent, alors même qu’il est en pleine résurgence. Chacun de ces deux articles est suivi de deux courts textes ; une critique plutôt incisive d’une étude de Gérard Bouchard qui proposait une nouvelle manière de mesurer les taux d’alphabétisation d’une population à partir d’un échantillon exclusivement masculin, puis un texte collant davantage à l’actualité et dénonçant la manière dont les médias représentaient le décrochage scolaire des garçons dans les années 2000. Un troisième souligne le parti-pris masculin du documentaire de Pierre Brochu, Les enfants d’un siècle fou, portant sur l’ébullition culturelle des années 1970, tandis que le dernier s’en prend à un recueil de textes consacrés aux discours des intellectuels indépendantistes québécois pour la période 1968–2012 qui laissait la part congrue aux femmes.

Enfin, la troisième partie comporte un article de recherche sur les relations que les associations féministes québécoises ont nouées avec leurs homologues internationales depuis le tournant du 20e siècle, de même que quatre textes d’opinion portant sur la question du foulard, sur les mobilisations féministes depuis le 19e siècle, sur l’origine de la Journée internationale des femmes, de m...

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