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Reviewed by:
  • The Second Language Acquisition of French Tense, Aspect, Mood and Modality by D. Ayoun
  • Anita Thomas
D. Ayoun (2013). The Second Language Acquisition of French Tense, Aspect, Mood and Modality. Amsterdam/Philadelphia: John Benjamins. 252 p., US$143 (toile).

L’acquisition de la morphologie verbale est un des défis majeurs des apprenants du français langue seconde (L2). C’est un phénomène qui passionne les chercheurs depuis plusieurs décennies comme en témoigne l’abondante littérature (anglophone) présentée dans l’ouvrage. Pourtant le contenu de cette littérature n’est pas toujours accessible aux enseignants. Un des objectifs du livre est ainsi de jeter un pont entre les laboratoires de recherche et la classe de langue.

Les deux premiers chapitres sont consacrés à une présentation du système de temps, mode et aspect (TMA) en français de manière contrastée avec l’anglais, aussi bien du point de vue des formes que des fonctions disponibles dans chacune des langues.

Le chapitre 3 présente les principales hypothèses discutées dans le cadre du programme minimaliste de la grammaire générative, y compris la question de l’âge critique pour l’acquisition des langues, que l’auteur réfute en présentant des études dans lesquelles les apprenants atteignent un niveau quasi-natif. Étant donné qu’un des objectifs de l’ouvrage est de faire le lien entre théorie linguistique et acquisition d’une L2 et que les résultats présentés au chapitre 5 rejoignent l’hypothèse de l’interface (Sorace, 2011), il aurait été pertinent d’avoir ici une présentation plus détaillée de cette hypothèse ainsi qu’une proposition de mise en relation des interfaces avec les différents niveaux du TMA; ils se situent probablement à différentes interfaces et l’on aurait aimé savoir lesquelles pour mieux comprendre le processus acquisitionnel.

Le chapitre 4 présente des études faites dans des perspectives que l’auteur appelle non-générativistes, en particulier dans le cadre de l’hypothèse de l’aspect. Il est regrettable que l’important corpus de recherche effectué dans une approche fonctionnaliste, notamment en France, ne soit pas mentionné (voir par exemple Véronique, 2009).

Le chapitre 5 présente une nouvelle étude empirique longitudinale (5 semaines) avec 42 apprenants anglophones qui ont effectué [End Page 403] différentes tâches de production écrite. Les apprenants ont été répartis en trois niveaux – débutant, intermédiaire, avancé – à partir d’un test de jugement grammatical.

Les résultats des trois tâches de production libre indiquent peu de différences entre les trois groupes d’apprenants, alors que les résultats de trois tests à trous indiquent un développement des apprenants selon leur niveau de français. Les deux tâches dans lesquelles les participants doivent compléter des phrases sont intéressantes parce qu’elles ciblent différents contextes pour le subjonctif puis pour les verbes modaux. Les résultats permettent un classement des contextes selon la rapidité avec laquelle ils sont maîtrisés par les apprenants L2. La conclusion de cette étude est que les apprenants ont acquis certains traits grammaticaux tels que celui de la phrase aspectuelle, mais qu’ils ont plus de difficultés avec les formes situées à l’interface entre syntaxe et sémantique telles que celles du subjonctif.

L’originalité de l’étude réside dans le fait qu’elle touche à un large éventail de formes verbales. Il serait intéressant de savoir si le fait de présenter les verbes autrement qu’à l’infinitif dans les tâches plus expérimentales donnerait d’autres résultats, l’infinitif pouvant être difficile pour les verbes très fréquents au présent.

Le chapitre 6 présente un survol de questions discutées dans les recherches actuelles sur l’acquisition des langues secondes dans le but de faire le lien entre les recherches en linguistique et en didactique du français L2. Le lien avec les résultats de l’étude présentée au chapitre 5 est malheureusement assez faible. Une comparaison des r...

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