Abstract

Cet article porte sur l’orpaillage artisanal pratiqué dans les régions minières anciennes du Bouré et du Bambouk à travers la description des effets des politiques d’optimisation des pratiques d’exploitation aurifère précoloniales mises en place par l’administration coloniale française. Les rouages de l’alternance saisonnière entre agriculture et orpaillage dans la vie sociale de cette région ouest-africaine y sont décrits. L’on analyse ainsi les valeurs sociales et les dynamiques de mobilité imbriquées dans ces activités, avant d’interroger les valeurs et les choix des administrateurs coloniaux qui furent à l’origine de ces politiques économiques. En particulier, les auteurs tâchent à montrer d’une part le décalage d’attribution de valeur entre agriculture et orpaillage au sein des politiques économiques coloniales. D’autre part, ils montrent les démarches de restriction de la mobilité interne par l’administration française dans le but d’assurer les nouvelles mesures des politiques agricoles et minières. Tout en se greffant les politiques minières sur l’organisation sociale préexistante des placers, celles-ci enclenchèrent de représentations inédites d’autochtonie et d’appartenance dans le but d’accroître la production et d’imposer des taxes d’exploitation des placers.

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