Abstract

As in the rest of Canada in the postwar period, Aboriginal resistance to state fishing regulations in New Brunswick intensified. This article explores the conflict between Maliseet, commercial and sports fishers, and the state on the Kingsclear Reserve on the St. John River between 1945 and 1990. While the province’s Aboriginal population had long asserted their fishing rights on the basis of eighteenth-century treaties, the modern struggle reflected the new challenges of the modernization era when water pollution, over-fishing by an industrial offshore fishery, and construction of hydroelectric dams reduced the river’s Atlantic salmon population. Encouraged by an influential angling lobby, state authorities attempted to restrict Aboriginal fishing, especially at Kingsclear, located at the foot of the Mactaquac dam. As they had in the past, the Maliseet resisted enforcement of fisheries regulations, but a new generation of leaders, working closely with other Canadian Aboriginal organizations, also challenged the state in the courts and media. Faced with growing opposition both locally and nationally, and a judiciary increasingly sensitive to Aboriginal issues, federal enforcement declined, setting the stage for a negotiated settlement with the province. This study also shows that Maritime First Nations were active participants in the national wave of Aboriginal resistance and militancy during the 1970s and 1980s.

Pendant l’après-guerre, la résistance autochtone aux règlements de pêche gouvernementaux s’intensifia au Nouveau-Brunswick, comme partout ailleurs au Canada. Cet article analyse le conflit entre les Malécites, pêcheurs commerciaux et sportifs, et les autorités au sujet de la réserve Kingsclear, le long du fleuve Saint-Jean, de 1945 à 1990. Si la population autochtone provinciale revendiquait depuis longtemps le droit de pêcher en vertu de traités conclus au xviii e siècle, ce conflit contemporain reflète les nouveaux défis associésà cette période de modernisation, alors que la pollution des eaux, la surpêche en haute mer et la construction de barrages hydroélectriques réduisaient la population de saumons de l’Atlantique dans le fleuve. Encouragées par les puissants groupes de pression de pêcheurs sportifs, les autorités gouvernementales tentèrent de limiter la pêche autochtone, en particulier à Kingsclear, au pied du barrage sur la Mactaquac. Les Malécites s’opposèrent à l’application de cette réglementation, comme ils l’avaient fait par le passé; mais une nouvelle génération de dirigeants, travaillant étroitement avec d’autres organismes autochtones canadiens, défia également l’État devant les tribunaux et dans les médias. Se heurtant à une opposition croissante à l’échelle régionale et nationale et à un système judiciaire de plus en plus sensible aux questions autochtones, le gouvernement fédéral assouplit ses positions, ouvrant la voie à un règlement négocié avec la province. Cette étude démontre aussi que les Premières nations des Maritimes participèrent activement à la vague nationale de résistance et de militantisme autochtone des années 1970 et 1980.

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