Abstract

Dans cet article, Carole Edwards analyse comment la dramaturgie de Simone Schwarz-Bart, Michèle Césaire et Gerty Dambury apportent conceptuellement une triple volonté de s'inscrire dans la communauté antillaise. A l'aide du corpus suivant : Ton beau capitaine, La Nef et Lettres indiennes, elle retient la structure triptyque des pièces pour étudier comment l'esthétique et la poétique se conjuguent pour traduire le double paradoxe qui se pose entre écriture et oralité, privé et collectif. Edwards tente de démontrer que la quête de la liberté des personnages (qui reflètent eux-mêmes la réalité antillaise) s’opère par l’intermédiaire d’un objet ou bien même d’un personnage allégorique. A travers la transversalité sur scène, les éléments de théâtralisation et le choix judicieux de leurs personnages, les auteures parviennent à transcender les règles pour rendre la parole à celles qui ont été perdues dans l’Histoire. Soucieuses de parvenir à une prise de conscience collective, elles représentent la « vitalité créatrice en toute authenticité » (Chamoiseau, Bernabé et Confiant 53). En s’inscrivant dans leur raison, leur tiers espace, elles se libèrent des systèmes de représentation pour donner libre cours à leur imaginaire. Ainsi, dans leurs pièces respectives, la liberté est recherchée « par procuration » par le biais d’une cassette, d’un personnage allégorique ou d’un bateau virtuel.

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