Abstract

Au tournant du XXe siècle, les pages féminines des grands quotidiens deviennent un des lieux qui ont le plus contribué à façonner l’émergence d’un regard lettré féminin sur le monde et sur la culture. Dans le prolongement de nos travaux sur les pages féminines des quotidiens et sur les périodiques féminins des premières décennies du XXe siècle, nous souhaitons mesurer l’évolution du regard féminin porté sur le monde et sur la culture par les magazines en nous attardant à la chronique « Ce dont on parle » de Lucette Robert dans La revue populaire (1944–1947). Alors que le monde de l’imprimé subit une mutation décisive au cours de la Deuxième Guerre mondiale, comment la modernisation de la société et le redéploiement de l’espace médiatique en général et de l’espace spécifique des magazines en particulier, sont-ils transformés par cette évolution? Comment la culture mondaine féminine se présente-t-elle au sortir de la guerre? La chronique de Lucette Robert, abordant les échos des milieux mondains, littéraires et artistiques, alors que la chroniqueuse incarne elle-même un nouveau modèle de femme lettrée et de citoyenne du monde dans une revue populaire, s’avère un exemple privilégié qui permet de sonder l’arrimage des différentes sphères culturelles (médiatique et culturelle, au confluent de la culture populaire et de la culture moyenne) à une époque charnière.

Abstract

At the turn of the twentieth century, the women’s pages of large newspapers were major contributors to shaping the emergence of an educated feminine perspective on the world and culture. We extend our study of the women’s pages in newspapers and women’s magazines in the early decades of the twentieth century in an attempt to assess the evolution ofthe feminine view of the world and culture in magazines, through a close examination of the column « Ce dont on parle » by Lucette Robert in La revue populaire (1944–47). When the publishing world underwent decisive changes during the Second World War, how were the process of modernizing society and media redistribution, in general, and the specific position held by magazines, in particular, transformed by that evolution? How is feminine social culture depicted in the immediate post-war period? Lucette Robert’s column covers failures in the social, literary, and artistic spheres, while the columnist herself represents a new breed of educated woman and citizen of the world in a popular magazine, offering a prime example that allows us to establish links between various cultural sphères (média and culture, at the confluence of popular and middlebrow culture) at a pivotal point in time.

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