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  • La tradition des romans de femmes, XVIII-XIXe siècles ed. by Catherine Mariette-Clot, Damien Zanone
  • Erin E. Edgington
Mariette-Clot, Catherine et Damien Zanone, éds. La tradition des romans de femmes, XVIII-XIXe siècles. Paris : Honoré Champion, coll. «Littérature et genre, n°2 », 2012. PP456. ISBN 9782745322876. 91 € (Cloth).

Les vingt-quatre articles qui composent cet excellent volume démontrent le grand nombre de perspectives représentées à travers les romans polyphoniques des plus célèbres romancières. Une bonne moitié du volume est consacrée au XVIIIe siècle. S’il y a de beaux articles susceptibles d’intéresser les spécialistes de la période de 1800–1830, aucun texte ne porte malheureusement sur les romancières du XIXe siècle à l’exception de l’écriture de George Sand dont seuls les romans et nouvelles des années trente et quarante (Indiana, Mauprat, Consuelo) reçoivent l’attention qui leur est due (Didier, Zanone, Lorusso). Mais si le recueil porte une attention aux romancières les plus célèbres des deux siècles (Mmes de Genlis, de Charrière, de Staël, de Duras, Sand) il inclut également des romancières jusqu’ici peu connues.

Bien qu’il s’agisse d’un volume conséquent de textes, un bon nombre des premiers articles s’organisent autour de quelques grands thèmes, présentés ici sous de nouveaux angles, à savoir la parole féminine, la réécriture, la recherche du bonheur conjugal (Kulesza), et le genre dans les deux sens du terme (Langle). Charles établit la comparaison entre des romans réécrits ou traduits par des femmes écrivains et leurs originaux, par exemple La Chapelle d’Ayton de Mlle de Meulan, roman qui souligne « la faillite d’un système de communication fondé sur le déni de parole » (70) ; Grangé récupère cette notion dans son article sur Mme d’Épinay en identifiant dans l’Histoire de Madame de Montbrillant « une parole restreinte à la redite de formules anciennes » (85). L’analyse fascinante de Perrin sur le rôle de la scène de réminiscence dans des œuvres de quelques romancières plus connues (Mmes de Charrière, de Souza, Cottin) démontre par une démarche théorique à quel point ces romans sont comparables aux œuvres canoniques, en l’occurrence La Nouvelle Héloïse. D’excellents articles sont également consacrés à des romancières peu étudiées : Louichon explore par exemple les négociations financières et stylistiques entre Sophie Cottin et ses éditeurs, tout comme l’article de Cossy sur Jane Austen et Isabelle de Montolieu ; Citton et Jaquier présentent les romans d’Isabelle de Charrière à partir d’une perspective éthique tandis que Krief et Vanoflen font de même pour les œuvres de Mme de Genlis, Olympe de Gouges et Mme de Souza. Reid nous offre une grille de lecture pour les romans de Mme de Genlis ainsi que d’intéressants détails relatifs à la psychologie de cette romancière prolifique dont l’œuvre enjambe les deux siècles. Les études de Sgard et Seth, qui abordent [End Page 106] l’édition pendant le XVIIIe siècle et au tournant du XIXe siècle, méritent aussi d’être attentivement lues pour les détails statistiques qu’elles offrent.

L’article d’Omacini est le seul consacré uniquement à Staël et examine de plus près les nuances politiques de Delphine et Corinne ; Diethelm traite aussi de Staël mais se focalise plutôt sur Mme de Duras dans son exploration de la période précédant la publication d’Adolphe. L’article de Bourdenet est également consacré à Duras à propos d’Ourika et Édouard, romans qu’il appelle « le degré zéro du suspense » et où il traite de l’usage que fait la romancière des récits-cadres. La question des apparences, si centrale dans Ourika, est également considérée par Colombo dont l’article résume de manière concise à quel point la beauté se révèle être une arme à double tranchant. Les articles de Planté et Marcoin se concentrent sur des romancières...

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