Abstract

This article examines the process leading to the centralization of entomological research in federal laboratories. It compares the successive representations of a natural phenomenon - insect outbreaks - by the first two dominion entomologists, James Fletcher and Charles Gordon Hewitt. In addition, it analyzes the legal and executive consequences of these representations on Canadian entomology.

When the Canadian government established a series of entomological laboratories during the 1910s, crop protection was a domain where provincial governments were already busy providing technical support to local agricultural associations. The establishment of regional laboratories resulted from the adoption of the Destructive Insect and Pest Act in 1910, legislation that portrayed insect outbreaks as an interprovincial or an international problem under federal jurisdiction. The natural order conceptualized by federal scientists and legalized by the Canadian Parliament initiated a process of centralization. As the knowledge produced by the federal scientists reinforced representation of natural phenomena that legitimated their involvement across the national territory, the federal government concurrently achieved a political order by which it exerted its power over both nature and nation.

Cet article s'intéresse aux modalités entourant la centralisation de la recherche entomologique dans les laboratoires du gouvernement fédéral. Nous y comparons les représentations successives d'un phénomène naturel - l'infestation d'insectes - des deux premiers entomologistes du Dominion, James Fletcher et Charles Gordon Hewitt. Puis, nous examinons les conséquences légales et exécutives de ces représentations sur le développement de l'entomologie au Canada.

Lorsque le gouvernement fédéral établit une série de laboratoires entomologiques durant les années 1910, la protection des cultures est un domaine principalement occupé par les gouvernements provinciaux qui fournissent un support technique aux sociétés agricoles locales. L'établissement de laboratoires régionaux découle de l'adoption de la Loi des insectes destructeurs et autres féaux en 1910, une législation qui présente l'infestation d'insectes comme un problème interprovincial ou international et qui tombe sous la juridiction du gouvernement fédéral. L'ordre naturel que conçoivent les scientifiques du gouvernement fédéral et que légalise le Parlement canadien enclenche un processus de centralisation. De ces laboratoires, les scientifiques du gouvernement fédéral produisent une connaissance qui renforce la représentation d'un phénomène naturel légitimant leur intervention à travers le territoire national. Ce faisant, le gouvernement accomplit concurremment un ordre naturel et politique par lequel il exerce son pouvoir sur l'environnement et la nation.

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