Abstract

In the years between 1971 and 1975 the province of Quebec, under the direction of Hydro-Québec, began the construction of the dams that created the Grande River Hydro-electric Complex in eastern James Bay. In these years, too, the Cree of the region began the process of fighting these provincial plans and, afterwards, dealing with the dams and all the changes they have brought in their wake. The Cree had been in the region for thousands of years as subsistence hunters, and they continued this relationship even after they had entered into the fur trade in the late seventeenth century. Anthropological studies completed in the late 1960s showed that the Cree maintained a traditional relationship with the land during the many months each year they spent hunting.

This article is an environmental history of the events that began with the Cree bringing the province of Quebec to court over the hydroelectrical projects and ended with the signing of a treaty agreement. The case of Kanatewat v. The James Bay Development Corporation, which ran from November 1972 through November 1973, and the subsequent James Bay and Northern Quebec Agreement form the primary resources for this research. This article argues that although the construction of the dams in James Bay altered the physical environment, it was the legal and political process that fundamentally changed the environmental context the Cree lived within. It seeks to connect the alteration of environmental language and definitions with physical changes that continue to challenge the Cree relationship with the land today.

Dams are sources of electrical power that integrate distant regions within the technological geography of a power grid, but they are also sources of intellectual power that integrate a region within the cultural geography of those who must understand the land, in a very technical way, in order to make the physical dams possible. It was the replacement of one cultural discourse with another, both in the courts and at the negotiating table, that marked the watershed change in the nature of the eastern James Bay region.

Au cours de la période allant de 1971 à 1975, la province de Québec, sous l'autorité d'Hydro-Québec, a démarré la construction des barrages qui ont créé le complexe hydroélectrique La Grande, dans l'est de la Baie James. C'est aussi à cette époque que, pour les Cris de la région, a commencé le processus de lutte contre ces plans du gouvernement provincial et, ensuite, d'adaptation aux barrages et à tous les changements qui en ont résulté. Les Cris avaient vécu dans la région pendant des milliers d'années en pratiquant la chasse de subsistance et ils avaient continué à le faire même après s'être lancés dans la traite des fourrures à la fin du xviie siècle. Des études anthropologiques menées à la fin des années 1960 ont prouvé que, durant les nombreux mois où ils s'adonnaient à la chasse, les Cris conservaient avec leur terre un rapport très largement fondé sur la tradition.

Cet article est l'histoire environnementale des événements qui ont débuté lorsque les Cris ont poursuivi la province de Québec devant les tribunaux pour la mise sur pied des projets hydroélectriques, et qui se sont clos par la signature d'une convention. La présente recherche s'appuie principalement sur le cas de Kanatewat c. la Société de développement de la Baie James (qui a duré de novembre 1972 à novembre 1973), ainsi que sur la Convention de la Baie James et du Nord québécois qui en a découlé. L'article soutient que si la construction des barrages de la Baie James a modifié le milieu physique, c'est le processus judiciaire et politique qui a fondamentalement changé le contexte environnemental dans lequel vivent les Cris. L'article cherche à connecter la transformation du langage environnemental et de ses définitions aux changements physiques qui, encore aujourd'hui, remettent en question le rapport des Cris avec leur terre.

Les barrages sont des sources d'électricité qui intègrent des régions éloignées au sein de la géographie technologique d'un réseau électrique, mais ils sont également des sources de pouvoir intellectuel qui intègrent une région au sein de la géographie culturelle de ceux qui doivent comprendre la terre, d'une façon très technique, pour rendre possible la construction des barrages. C'est le remplacement d'un discours culturel par un autre, à la fois devant les tribunaux et à la table des négociations, qui a marqué le tournant décisif dans la nature de la région orientale de la Baie James.

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