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  • Les auxiliaires ÊTRE et AVOIR. Étude comparée : corse, français, acadien et anglais by Pierre-Don Giancarli
  • Ross Bilous
Pierre-Don Giancarli. 2011. Les auxiliaires ÊTRE et AVOIR. Étude comparée : corse, français, acadien et anglais. Dans la collection Rivages linguistiques. Rennes : Presses Universitaires de Rennes. 392 pages (broché).

L’auteur de cet ouvrage a pour but d’étudier la sélection d’auxiliaire, à partir des données des quatre langues qui lui sont familières. Selon lui, la question centrale (p. 11) est : Comment les auxiliaires se répartissent-ils dans les formes composées et sur quoi cette répartition se base-t-elle? Il s’agit selon lui d’un phénomène encore insuffisamment décrit et qui a des ramifications dans d’autres domaines. L’ouvrage vise à démontrer que :

  1. a. l’existence d’une certaine corrélation entre l’auxiliation sur les verbes simples et celle sur les verbes pronominaux ;

  2. b. les données de chaque langue à l’étude nécessitent (au niveau micro) «une explication ciblée» (p. 11), c’est-à-dire, selon l’auteur, qu’il faut étudier les phénomènes qui sont directement reliés à l’auxiliation, tels que les propriétés du verbe lui-même ou de son aspect lexical, du rôle thématique de son sujet, de sa structure argumentale, de l’orientation, etc. ;

  3. c. les explications spécifiques à chaque langue peuvent être compatibles entre elles (au niveau macro) jusqu’à un certain degré et, par conséquent, réductibles à une règle généralisée (un «invariant», p. 11) qui s’applique aux verbes simples de différentes langues, puis aux verbes simples et aux verbes pronominaux.

L’ouvrage comprend une introduction, trois parties (chacune divisée en deux chapitres), un corpus et six annexes (qui consistent principalement en des listes de verbes). La division en trois parties constitue une conception du projet utile et logique. La première partie porte sur les problèmes d’analyses antérieures qui présentent un défi pour l’élaboration d’une généralisation interlinguistique ainsi que sur [End Page 510] l’approche alternative préconisée dans cette étude. La deuxième partie présente en détail les données empiriques propres aux deux types de verbes (simples et pronominaux), alors que la troisième intègre les deux types de constructions dans une approche explicative unifiée.

L’introduction circonscrit le domaine de l’étude, y compris les cas problématiques qui varient selon les langues. Par exemple, en parlant des occurrences des auxiliaires ÊTRE et AVOIR, l’auteur rejette (sans fournir une explication suffisamment claire) les formes auxiliées qui pourraient admettre l’un ou l’autre (en acadien), quelle que soit la cause de cette possibilité. Quant aux constructions comprenant l’auxiliaire ÊTRE (avec un participe passé qui marque un état résultant ou un attribut adjectival post-copulaire), Giancarli rejette celles où on trouve un attribut adjectival (et qui désignent un état sans processus). Pour les cas où ÊTRE est bien un auxiliaire suivi d’un participe, on fait la distinction «entre une forme verbale composée active intransitive et un passif, quand les verbes sous examen possèdent en plus de leur version intransitive une possible construction transitive» (p. 28).

Dans le premier chapitre, l’auteur aborde la problématique reliée à la distinction binaire entre les verbes inaccusatifs et les verbes inergatifs dans le but de montrer que les critères d’inaccusativité de Perlmutter (1978) et de Burzio (1986) ne sont pas globalement satisfaisants (c’est-à-dire au niveau interlinguistique). Il s’agit des critères de pronominalisation par clitique partitif, de construction impersonnelle, d’inversion dite «inaccusative», et finalement du critère d’opposition télique/atélique. La possibilité de pronominalisation par clitique partitif (en en français, en/’nn en acadien, et ne/ni en corse) n’est pas généralisable, du fait qu’il y a des langues qui ne disposent pas d’un tel clitique, dont l’anglais. Quant aux langues pourvues de ce type de clitique, il est montré que l’inaccusativité et la...

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