Abstract

Dès les débuts du roman maghrébin d'expression française, ses auteurs en interrogent la forme et essaient de la transformer pour servir leur propre vérité. Ce renouvellement de la forme romanesque n'a cessé depuis. Cet article examine L'Arbre à dires, un texte publié en 1998 par Mohammed Dib, un de ses écrivains algériens de la première génération. L'Arbre à Dires représente une nouvelle étape dans la recherche formelle dibienne. C'est en effet un texte difficilement classable dans un genre traditionnel, puisqu'il est tout à la fois un récit de voyage, un essai, une fiction et une autobiographie. Or, une lecture à la lumière des idées de Bakhtine sur le roman et des analyses des critiques de l'art musulman révèle que ce texte est non seulement un roman mais plus précisément un roman-arabesque. La forme et le fond de L'Arbre à Dires respectent les principes de la construction de l'arabesque, répétant, tissant et retravaillant les mêmes thèmes à travers notamment la reprise, parfois verbatim, de phrases-clé.

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