Abstract

Dans cet article, nous analysons les effets d’une proposition récente du Comité consultatif de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale du Québec visant à garantir à chaque personne un revenu égal à 80 % de la mesure du panier de consommation (MPC) de Statistique Canada. Selon cette recommandation, les travailleurs ayant un revenu au moins équivalent à 16 heures de travail au salaire minimum auraient alors droit à 100 % de la MPC. Nous examinons ensuite trois variantes de cette recommandation : a) l’augmentation de 16 à 30 heures du seuil d’atteinte de la pleine valeur de la MPC; b) un revenu garanti égal à 100 % de la MPC, et c) une subvention salariale de 3 $ l’heure pour les personnes retournant sur le marché du travail. Pour faire ces analyses, nous estimons un modèle structurel d’offre de travail qui tient compte du système fiscal et nous utilisons les paramètres estimés pour prévoir l’offre de travail d’un échantillon représentatif de la population. Nos simulations montrent que l’application de la proposition originale aurait d’importants impacts négatifs sur le taux de participation au marché du travail des individus à faible revenu, et que son coût dépasserait 2 milliards de dollars. L’augmentation du seuil (a) aurait peu d’impact sur les effets de la proposition de départ. Par contre, assurer un revenu minimum égal à 100 % de la MPC (b) aurait des impacts importants. Nous montrons ainsi que, contrairement à ce que l’on croit généralement, les mécanismes visant à assurer un revenu garanti peuvent avoir pour effet d’accroître l’incidence du faible revenu plutôt que de la réduire.

Abstract

This paper analyzes the impact of a recent recommendation made by Quebec’s Comité consultatif de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale to guarantee every individual an income equal to 80 percent of Statistics Canada’s Market Basket Measure (MBM). Workers with earnings at least equivalent to 16 hours at the minimum wage would be entitled to 100 percent of the MBM. We also investigate the impact of three alternative proposals: (a) a change in the above hours cut-off from 16 to 30 hours; (b) a guaranteed income equal to 100 percent of the MBM, irrespective of earnings; and (c) a $3/hour conditional wage subsidy. To do this, we first estimate a structural labour supply model using the existing tax code and predict the labour supply of a representative sample of individuals based upon the parameter estimates of the model. Simulations show that the original recommendation would have strong negative impacts on participation rates of low earners and that its cost would exceed $2 billion. Increasing the hours cut-off is predicted to have little impact beyond that of the original recommendation. Providing a guaranteed income equivalent to 100 percent of the MBM, on the other hand, would have a large impact. We find that contrary to what is usually assumed, guaranteed income schemes may increase the incidence of low income rather than decrease it.

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