Abstract

The present article deals with Italy’s housing crises after the Second World War and in the 1960s, which signalled the onset of the Italian “economic miracle.” In the immediate aftermath of the war, the crisis amounted to a housing shortage caused by wartime destruction and social stagnation in the fascist period, demographic growth and a considerable rural exodus. The situation gradually evolved into a social crisis shaped by economic choices, as liberalism was heightened in the construction sector by state subsidies. Construction was effectively targeted at the middle class, so that working class residents were de facto segregated in substandard dwellings known under various designations. Opening with a summary of the many dimensions of the housing problem, the paper explores “crisis spaces,” deprived areas and segregation processes, by focusing on three archetypal case studies: Matera’s rural districts and Sassi, Rome’s Borgate and Milan’s Corre. The article finally tackles urban struggles and the role played by housing issues in the emergence of protest movements from 1968 onwards, as allegations of misappropriation of public funds against the administration began to hit the headlines.

L’article traite des crises du logement en Italie après la Seconde Guerre mondiale et dans les années 1960, période qui marque le début du miracle économique italien. Il s’agit, dans l’immédiat après-guerre, d’une crise quantitative liée aux destructions de la guerre et aux retards de la période fasciste, à la croissance démographique et à l’exode rural considérable, puis d’une crise plus sociale liée aux choix économiques, les aides de l’État accentuant la conduite libérale de la construction. En effet, celle-ci s’est faite d’abord en direction des classes moyennes, abandonnant de facto les couches populaires dans des formes diverses de sous-logement ségrégé aux multiples dénominations. L’article aborde initialement les dimensions du « problème » des logements pour se pencher ensuite sur les espaces de la crise, les quartiers délaissés et les processus de leur relégation, en focalisant l’attention sur trois cas exemplaires : la campagne et les Sassi de Matera, les Borgate de Rome, les Coree de Milan. La dernière partie envisage les luttes urbaines, la place de la question du logement dans les mouvements protestataires de 1968, à un moment où des accusations de détournement de fonds publics étaient portées dans la presse contre des membres du gouvernement.

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