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Reviewed by:
  • Le conte témoin du temps observateur du présent ed. by Collectif Littorale
  • Aurélien Boivin (bio)
Le conte témoin du temps observateur du présent, s. la dir. du Collectif Littorale, Montréal, Planète rebelle, Collection Regards, 2011, 210 p., 24,95$

Du 16 au 18 octobre 2009, s’est tenue à l’Université de Sherbrooke une Rencontre internationale sur le conte, organisée conjointement par les Productions Littorale, un organisme culturel qui a pour mission de faire connaître au Québec la littérature orale, et le Centre méditerranéen de la littérature orale (CMLO) d’Alès en France. De cette rencontre, qui a réuni spécialistes et conteurs venus majoritairement du Québec mais aussi du Canada, de la France, de l’Allemagne et du Brésil, est né Le conte : témoin du temps, observateur du présent, le verbatim, en quelque sorte, de tout ce qui s’est dit au cours des trois jours de travail intensif « sur la présence et la pertinence du conte contemporain ». Les participants et participantes, au nombre d’une soixantaine, se sont interrogés « sur l’état actuel du conte et de sa pratique […] afin de mieux préciser ou définir les raisons d’être de la parole conteuse aujourd’hui, les conditions actuelles de sa pratique et les perspectives de sa persistance », ainsi que l’affirme d’entrée de jeu Christian-Marie Pons, professeur à l’Université de Sherbrooke et un des artisans de ce qu’il est maintenant convenu d’appeler le renouveau du conte au Québec. En signant l’introduction de cet ouvrage paru chez Planète rebelle, une maison spécialisée dans la diffusion du conte, Pons pose deux constats, au terme de cette rencontre qu’on souhaite répéter : « […] au cœur de notre modernité et de ses mutations bouleversantes, le conte a toujours droit et devoir de parole bien au delà des nostalgies du bon vieux temps, mais il est lui-même sujet aux mouvements et doit impérativement en tenir compte et se définir au sein de ce qui fonde notre contemporanéité, condition de sa survivance, et sa vivacité est nécessaire ».

L’ouvrage, d’une belle tenue, comme tout ce qui est publié chez Planète rebelle, est divisé en cinq parties correspondant aux cinq demijournées de la rencontre. Chacune d’entre elles s’ouvre sur un conte, narré par un conteur participant, sauf la dernière, qui s’amorce par un court poème, « Conter », de Michel Hindenoch, d’abord paru dans Conter, un art? Propos sur l’art du conteur (1990–1995), publié en France aux Éditions de la Loupiote.

C’est à Marc Aubaret, ethnologue et directeur du Centre méditerranéen de littérature orale que revient l’honneur d’ouvrir le bal, avec un texte intitulé « La littérature orale ». Il y propose une typologie des genres de cette littérature que d’aucuns, folkloristes et linguistes, dont Bertrand Bergeron, grand spécialiste du conte et de la légende, ont appelée « orature » : mythe, épopée, légende, fable, chant, sans oublier « les petites formes », comme les dictons, proverbes, devinettes, énigmes, virelangues et vireoreilles, qu’il prend la peine de définir et de caractériser sommairement. Voilà qui ne peut qu’être utile aux utilisateurs du livre, en particulier les enseignants. Il aborde [End Page 757] ensuite le conte, l’objet de la rencontre, qui « ne constitue qu’une partie de ce vaste répertoire et qu’il convenait, selon lui, de situer dans cette globalité systémique propre à une société de tradition orale ». Il n’est pas sans remarquer, en tant que spécialiste, que le conte est, aujourd’hui, passé à l’écrit, donc dans la sphère du littéraire, ce qui nous fait perdre sa dimension première, essentielle, qui le rattache à la littérature orale. Et les contes, dans cette dimension, sont anonymes, semi-fixés et objets de variantes. Sans ces trois éléments, ils sont des textes littéraires, des textes de littérature populaire. Il n’oublie pas non plus...

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