Abstract

Dans ses analyses coût/bénéfice (ACB), le gouvernement canadien a commencé à utiliser de façon systéma tique le coût social du carbone (CSC) comme outil. Dans cet article, nous expliquons que, même si l’utilisation du CSC peut entraîner certains gains d’efficacité, nous pensons que ce n’est pas nécessairement un outil approprié dans les ACB, et ce pour trois raisons. Premièrement, selon la façon dont on le calcule actuellement, le CSC exclut la possibilité de catastrophes et de certains types de dommages dus aux changements climatiques, et il s’appuie sur le principe que le capital naturel et le capital humain sont parfaitement substituables ; son calcul aura donc tendance à produire des sous-estimations, ce qui pourrait entraîner de mauvaises décisions en matière de politiques. Deuxièmement, le CSC est une mesure globale des bénéfices, alors que la pratique standard en ACB est de n’inclure que les coûts et les bénéfices intérieurs ; tenir compte de coûts venant de l’extérieur du Canada et selon une seule dimension (les dommages) risque de réduire l’efficacité économique et d’entraîner de la confusion chez ceux qui consultent les ACB ainsi réalisées. Troisièmement, les décisions prises par le Canada en s’appuyant sur le CSC risquent de ne pas être en accord avec les engagements qu’il a pris face à d’autres pays, et l’adoption du CSC pourrait donc entraîner le non-respect systématique de ces engagements.

Abstract

The Social Cost of Carbon (SCC) is being adopted for systematic use in cost-benefit analysis (CBA) conducted by the Government of Canada. Although there are potential efficiency gains from its application, we argue that the SCC may be inappropriate for use in CBA for three reasons. First, as currently calculated, the SCC typically excludes the potential for catastrophes and certain types of climate damages, and assumes perfect substitutability between natural and human capital. For these reasons, it is likely to be biased downwards, and as such would provide misleading advice to policy-makers. Second, the SCC is a global measure of benefits, whereas standard practice in CBA is to include only domestic costs and benefits. Accounting for costs borne outside of Canada and along only one dimension (carbon damage) risks reducing economic efficiency and confusing the users of CBA studies. Third, SCC-based decision-making is unlikely to be consistent with Canadian commitments to international partners on emissions reductions; so its adoption risks institutionalizing non-delivery of those commitments.

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