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150 lettres canadiennes 2001 university of toronto quarterly, volume 72, number 1, winter 2002/3 Monde diplomatique, violemment pris à partie comme s=il s=agissait d=une feuille gauchiste ! Au terme de l=exercice, refusant toute * solution collective + qui pourrait s=inspirer d=une forme ou l=autre de Grand Récit, Angenot se trouve réduit à proposer pour toute perspective * l=analyse stoïque + et la * sobriété rationnelle +. Position qui revient dans la pratique à prôner la résignation devant la domination, quitte à la revêtir du manteau pudique d=une * perplexité + à première vue honorable, car inspirée par la volonté de savoir. La compréhension est ainsi opposée à l=action et valorisée en tant que telle comme si on ne connaissait pas le monde, comme disait l=autre, pour le transformer... Cette dissociation entre la connaissance et l=action traduit à sa manière l=impasse dans laquelle cet auteur s=est enfermé depuis une quinzaine d=années. Et on ne voit pas trop comment il pourrait s=en sortir sans une nouvelle rupture, cette fois avec la posture du scholar désincarné qu=il représente désormais, pour le meilleur et pour le pire, de manière exemplaire. (JACQUES PELLETIER) François Ouellet. D=un dieu l=autre. L=altérité subjective d=Emmanuel Bove Québec, Nota bene, coll. Littérature(s), 1998, 267 p., 23$ Malgré sa récente réédition, l=œuvre entière de Bove (prolifique romancier ayant publié durant les années 1920 en France) baigne dans le malentendu, n=ayant jamais été lue * sous l=éclairage de l=esthétique particulière qu=elle proposait +. François Ouellet attribue en partie ce malentendu au * pessimisme trop éclatant, ostensible, des romans + de Bove. Les critiques se sont jusqu=ici attardés au contenu, c=est-à-dire à l=échec du héros * au détriment de la mise en forme de cet échec +, dira Ouellet (c=est moi qui souligne), dont l=ouvrage vise à dissiper ce malentendu. Deux notions propres au romanesque de l=entre-deux-guerres, la subjectivité et l=altérité, lui serviront de base pour aborder l=œuvre de Bove selon un angle radicalement différent : * Le discours romanesque repose alors sur un subjectivisme relativiste selon lequel il n=y a de vérité possible qu=intérieure +, quoique le sujet ne puisse atteindre à une connaissance de lui-même qu=à travers l=autre. Le roman bovien, entièrement centré sur le protagoniste et sa relation à autrui, reproduirait à l=avantage du héros le rapport de force implicite dans les relations je/tu où, selon Benveniste : * ego a toujours une position de transcendance à l=égard de tu + (cité par Ouellet). La focalisation inviterait donc le lecteur à saisir le héros dans sa singularité, à contre-courant de l=intrigue. Tout se passe comme si deux narrations antagonistes s=offraient au lecteur : l=une, en surface, centrée sur l=intrigue, et donc sur l=échec du héros C * un velléitaire, un homme ordinaire, sans signes distinctifs + C, c=est la lecture des critiques, des années sciences humaines 151 university of toronto quarterly, volume 72, number 1, winter 2002/3 1920 aux années 1980; l=autre, sous-jacente, secrète, qui focalise le héros de l=intérieur, et qui, pour cette raison, le présente comme supérieur, puisque ce qui compte n=est pas ce qu=il est, mais ce qu=il pourrait devenir. Bove élabore une théorie du moi : qui disqualifie le rapport transcendant de l=homme à la divinité au profit de sa seule présence individuelle déifiée.[...] Le héros subjectif se fait centre du monde et se place lui-même dans les hauteurs en s=autorisant d=un regard vers le bas, seul rapport possible dans un monde où il n=y a pas, au-dessus de l=homme-dieu, création plus grande à laquelle se rapporter. De là le titre de l=ouvrage de Ouellet. Dans cette optique, on ne sera pas surpris d=apprendre que toutes les descriptions sont subjectives : les scènes sont écrites en fonction du héros, qu...

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