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sciences humaines 105 university of toronto quarterly, volume 72, number 1, winter 2002/3 montre bien comment la romancière passe de l=un à l=autre de ces pôles et souligne que * les deux tendances se retrouvent à l=intérieur des deux périodes et même dans chaque œuvre particulière +. Cependant, pour les œuvres de la dernière période, le critique affirme qu=il ne peut en * dégager le dessin général +, * faute de recul +, mais il les situe tout de même par rapport aux thèmes de l=exil et du retour. D=une grande richesse, l=Introduction à l=œuvre de Gabrielle Roy a aussi le mérite de signaler certains événements marquants de la vie de l=auteure, de présenter son œuvre journalistique et de montrer l=importance de Bonheur d=occasion dans la littérature québécoise. De plus, Ricard étudie les œuvres de fiction en mettant en lumière les particularités de chacune, que cela concerne la structure, les thèmes, le genre, la genèse, etc. Ainsi, les pages sur la création littéraire apparaissent particulièrement éclairantes. L=essayiste montre que * malgré ses apparences autobiographiques +, Rue Deschambault est * en réalité un discours figuré sur les conditions d=écriture +, que La montagne secrète reprend ces interrogations sur l=art et que * Un vagabond frappe à notre porte + (Un jardin au bout du monde) présente aussi, métaphoriquement, une réflexion sur le rôle de l=écrivain. Cette discussion sur le thème de l=écriture, tout comme d=autres questions abordées dans l=Introduction à l=œuvre de Gabrielle Roy, a certainement ouvert la voie à d=autres travaux. On peut penser, par exemple, à André Belleau, qui, avec Le romancier fictif (PUQ 1980; Nota bene 1999), a poursuivi les recherches sur la représentation de l=écrivain dans l=univers royen. Finalement, le seul reproche que l=on peut faire à François Ricard concerne sa décision de ne pas avoir revu et complété son étude qui, rééditée, ne tient toujours pas compte des œuvres parues après 1972 : Un jardin au bout du monde, Ces enfants de ma vie, Fragiles lumières de la terre, De quoi t=ennuies-tu, Eveline ? et La détresse et l=enchantement, de même que les contes, les nouvelles et les textes inédits publiés depuis cette date. Nous attendons maintenant un ouvrage d=ensemble qui présentera la totalité de l=œuvre de Gabrielle Roy. (CHRISTINE ROBINSON) Nicole Neatby, Carabins ou activistes ? L=idéalisme et la radicalisation de la pensée étudiante à l=Université de Montréal au temps du duplessisme Montréal et Kingston, McGill-Queen=s University Press, 1999, 264 p., 55$ (cartonné), 29,95$ (non cartonné) Hubert Aquin, Robert Bourassa, André Brossard, Denis Lazure, Marc Lalonde, Camille Laurin : tous partagent l=expérience commune, non seulement de l=espace public, mais de la condition étudiante à l=Université de Montréal au cours des années 1950. Ces derniers, et plusieurs autres leaders étudiants, composent alors un groupe relativement homogène dont la dynamique sociale peut se résumer à cette tension entre deux pôles 106 lettres canadiennes 2001 university of toronto quarterly, volume 72, number 1, winter 2002/3 antinomiques : être * Carabins ou activistes +. Menée avec finesse par Nicole Neatby, cette étude d=histoire intellectuelle cherche à sonder les origines et les mutations de la pensée des étudiants franco-montréalais des années 1950. Sévissant au sein de la génération lyrique des décennies ultérieures, la vulgate du culte de l=actuel a souvent caricaturé la gent étudiante de cette période sous les traits d=une jeunesse paroissiale, partisane mais dépolitisée, soumise et opprimée, s=asséchant dans les ténèbres souterraines des dortoirs des collèges classiques. Aux antipodes de ces clichés, le lecteur découvre plutôt dans ces pages un groupe qui, en dépit de pressions sociales intériorisées, se montre néanmoins plus rétif, excessif, combatif dans son appréhension du monde. Certes, il faut...

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