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sciences humaines 91 university of toronto quarterly, volume 72, number 1, winter 2002/3 Adrien Thério, Joseph Guibord, victime expiatoire de l=évêque Bourget Montréal, XYZ éditeur, coll. Documents, 2000, 270 p., 24,95$ L=étude à laquelle se livre l=infatigable Adrien Thério sur les démêlés qui ont opposé l=Institut canadien de Montréal et Mgr Ignace Bourget au XIX e siècle se veut le résultat d=abondantes et minutieuses recherches dans les archives religieuses et dans les périodiques de l=époque à propos du refus opposé à la sépulture de Joseph Guibord dans le cimetière catholique de Côte-desNeiges . D=entrée de jeu, l=auteur ne laisse aucun doute sur les buts qu=il poursuit et sur l=interprétation qu=il entend donner aux faits qui se sont déroulés depuis décembre 1869 jusqu=à novembre 1875 : le titre, Joseph Guibord, victime expiatoire de l=évêque Bourget, en est la preuve la plus évidente. Il a bien l=intention de revoir tous les événements qui ont entouré l=affaire comme le souligne à son tour le sous-titre : * L=Institut canadien et l=affaire Guibord revisités + et donc de consulter et analyser en profondeur les documents tant épiscopaux que judiciaires la concernant. Sous onze intitulés non désignés comme chapitres, aux développements inégaux variant de quatre à trente-six pages, encadrés d=une brève Présentation et d=une aussi brève Conclusion, l=auteur, qui se montre à la fois historien et critique, fait le procès de l=évêque de Montréal pour son attitude intransigeante et ses décisions sans appel. Après avoir effectué un survol rapide des différentes études qui ont traité du sujet, il estime qu=on n=a pas répondu à la question fondamentale, posée entre autres par Yvan Lamonde, justifiant l=interdit de sépulture dans le cimetière catholique : Guibord avait-il perdu * tous les droits + du catholique ? Le * chapitre + * Libéralisme et ultramontanisme au XIX e siècle + livre une synthèse habile et claire de la question qui oppose les deux clans : la suprématie prétendue de l=Église sur l=État, en somme la lutte qui met en cause et en conflit deux pouvoirs, l=un qui s=estime en droit et en légitimité de contrôler la pensée, l=autre qui en préconise la liberté absolue, sans contrainte d=aucune sorte. L=Institut canadien de Montréal fournit à l=autorité ecclésiastique, en l=occurrence Mgr Bourget, l=occasion d=exercer le pouvoir dont il se sent investi par Dieu. Devant le radicalisme de la pensée que manifestent plusieurs membres de l=Institut canadien, l=évêque prend le prétexte de l=Index pour sommer l=organisme de rentrer dans le rang et de se soumettre à l=autorité religieuse en expurgeant la bibliothèque des livres dangereux pour la foi et la morale qu=elle contient, sous peine d=excommunication ! Or Bourget refuse tout simplement d=indiquer au secrétaire de l=Institut canadien les livres à l=Index figurant dans l=Annuaire qu=on lui fournit, arguant que cela ne donnerait rien. Il demande, à toute fin utile, une reddition sans conditions, ce que refuse à son tour Louis-Antoine Dessaulles, le porte-parole de l=Institut, qui, comme l=évêque, qui publie lettres pastorales sur lettres pastorales, porte la cause devant la Congréga- 92 lettres canadiennes 2001 university of toronto quarterly, volume 72, number 1, winter 2002/3 tion de la Propagande de Rome. Cette portion de l=histoire est racontée en détail, faut-il le souligner, dans une langue claire, au ton souvent direct, sans fioritures, et parfois avec une certaine passion. À la suite de cet historique, Thério se pose deux questions de fond : * Y a-t-il eu excommunication , oui ou non ? + et * L=Institut canadien a-t-il été condamné par Rome ? +, qui justifieraient d=une certaine façon le refus opposé à la sépulture de Guibord, considéré comme * un pécheur public + non repenti et exclu de...

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