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sciences humaines 79 university of toronto quarterly, volume 72, number 1, winter 2002/3 l=enseignement de la création : les mouvements de la conscience créatrice et les mouvements du langage [...] +, précisant que * c=est du côté d=un éveil et d=un développement des facultés intuitives qu=elle doit s=orienter +, ce qui créerait des heurts avec l=université qui privilégierait la connaissance déductive : * Comme la création, autant la littéraire que n=importe quelle autre, ne peut s=articuler autour de la déduction, il s=ensuit que le système institutionnel a beaucoup de difficulté à la digérer. + Jacques Paquin propose ses réflexions sur * les possibilités de l=essai en création littéraire +; il offre, croyons-nous, une des avenues possibles pour mieux concilier la création et la recherche : * L=essayiste est donc par nature primesautier. On pourrait parler dans son cas de pensée sinueuse. Ce qui n=empêche pas l=essayiste d=exercer sa pensée critique tout en réclamant le droit au statut de créateur. + Plus avant, soutient-il, * on pourrait imaginer qu=un étudiant en création puisse écrire un roman-essai, à la manière de Milan Kundera, par exemple, ou un essai qui verse dans la fiction (comme chez Vadeboncœur ou Borges, selon les exemples donnés par Belleau) +. Jacques Paquin aurait pu aussi citer les * essais + que Victor-Lévy Beaulieu a consacrés à Hugo, Kerouac et, surtout, à Melville, magistrale démonstration d=essai-fiction. En conclusion, Jacques Paquin pose la question suivante : * Serions-nous prêts, comme professeurs de création ou comme directeurs et directrices de mémoire ou de thèse, à prendre le risque (pour certains) ou le pari (pour d=autres) d=accepter un cheminement dans lequel la théorie et l=écriture seraient si indissociablement liées qu=elles ne pourraient s=insérer ni dans une partie purement réflexive, ni dans une partie création, comme nous l=avons décrété à l=intérieur de nos institutions ? + Quiconque (c=est notre cas !) dirige des thèses en création sera interpellé par cette question. Elle permet une brèche, une ouverture pour harmoniser les difficiles relations entre la création et la réflexion, ces partenaires d=un mariage de raison qu=impose l=université. Un mariage de raison où domine la réflexion sur laquelle porte, très (trop) souvent, l=évaluation des thèses en création. Comme si la partie création servait de prétexte à la théorie. On eût souhaité davantage de textes qui prennent à bras-le-corps les * objets et défis de la recherche en création littéraire +, ce qui aurait conféré à Lecture et écriture : une dynamique une plus grande pertinence. Cet ouvrage permet tout de même de prendre des mesures moins imparfaites d=un territoire aux contours encore incertains. (ROBERT YERGEAU) Jean-Noël Pontbriand, L=écriture comme expérience. Entretiens avec Michel Pleau Québec, Le Loup de Gouttière, 1999, 141 p. Jean-Noël Pontbriand est professeur de création littéraire à l=Université Laval depuis 1983. Il a publié, entre 1965 et 1998, onze recueils de poèmes, ainsi qu=un essai sur la création littéraire en 1992, Écrire en atelier... ou 80 lettres canadiennes 2001 university of toronto quarterly, volume 72, number 1, winter 2002/3 ailleurs. Bien qu=il ait été finaliste au prix du Gouverneur général en 1991 pour son recueil Lieux-Passages, on ne peut dire que son œuvre poétique a été reçue comme elle aurait dû l=être. Bien des poètes de moindre envergure ont attiré davantage l=attention, pour des raisons qui ne tiennent pas toujours aux qualités intrinsèques de l=œuvre. À la tonitruante présence de certains qui s=affichent sur la scène littéraire, aux thèmes racoleurs de certains autres, Pontbriand a préféré une poésie de fond, à l=écoute attentive des êtres et soucieuse du lent apprivoisement des choses. Ce manque de reconnaissance l=a affecté, comme il...

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