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sciences humaines 69 university of toronto quarterly, volume 72, number 1, winter 2002/3 Dans sa lecture de Thomas l=obscur, de Blanchot, puis de la nouvelle de Gass intitulée * Order of Insects +, Gervais utilise à profit la métaphore du texte littéraire comme insecte, c=est-à-dire comme altérité fondamentale, qui d=abord dégoûte, puis fascine. Ces récits, * en rabattant constamment l=attention de leur lecteur sur le texte, en posant un récit aux formes floues, marqué par une métamorphose ambiguë et une logique atypique, ne laissaient pas le texte s=éclipser derrière un univers de représentation, mais l=imposaient au regard et faisaient de la matérialité une dimension essentielle de sa lecture +. Ici, la métaphore de l=insecte est brillante, puisque le texte, comme l=insecte, adopte une forme exosquelettique, sa structure s=exhibant au lieu d=être cachée. Analysant White Noise de Don de Lillo, Gervais en arrive à la conclusion que sa lecture, bien que littéraire, se compare en tous points à la réception critique du roman, prototype de la postmodernité : * Confronté à un texte prototypique, comment en effet être autre chose qu=un lecteur typique ? Il [White Noise] est parmi les premiers d=une série de romans qui font de la désinformation, de l=omniprésence du bruit et d=un verbiage sans fondement la source de leur esthétique +. L=objectif de Gervais étant * d=établir les principes d=une lecture littéraire en acte + qui adopte la singularité et une métaphore fondatrice pour * penser une pratique de lecture +, son essai me semble une réussite. C=est peut-être particulièrement dans le rôle central que Gervais accorde aux métaphores que réside son originalité, car non seulement les métaphores assurent une saisie des œuvres, de leur spécificité, en en permettant une modélisation, mais la lecture elle-même, comme il le dit, constitue une métaphore de notre rapport au monde. (NICOLE CÔTÉ) André Belleau, Le romancier fictif. Essai sur les représentations de l=écrivain dans le roman québécois Québec, Nota bene, coll. Visées critiques, 1999, 232 p., 11,95$ André Belleau (1930B1986) est surtout connu comme essayiste. Actif au sein de la revue Liberté durant ses heures de gloire, il a publié Y a-t-il un intellectuel dans la salle ? (1984) C refondu dans Surprendre les voix (1986) C et Notre Rabelais (1990). Le romancier fictif reste son étude la plus élaborée. Fruit d=une thèse de doctorat et publié en 1980, cet essai existe maintenant en édition de poche et représente une contribution majeure à l=étude du roman québécois. Le corpus analysé s=étend, grosso modo, des années 1940 aux années 1960 et le regard critique sait remettre en valeur, à l=occasion, des œuvres injustement oubliées ou négligées. Par exemple, tout lecteur d=aujourd=hui aurait plaisir à (re)découvrir Fontile (1945) de Robert xxxxxxxx 70 lettres canadiennes 2001 university of toronto quarterly, volume 72, number 1, winter 2002/3 Charbonneau ou Mon fils pourtant heureux (1956) de Jean Simard. Sur le plan méthodologique, le critique s=inspire surtout de la sociocritique qu=il complète d=aperçus narratologiques, de sorte qu=il parvient à lier le sens social des œuvres à des phénomènes proprement textuels. Le roman n=y est pas perçu comme la simple écriture d=une aventure, mais plus profondément comme l=aventure d=une écriture. Ce qui frappe d=emblée en lisant cet essai, c=est que la littérature qui représente un scripteur aux prises avec la littérature éclaire les conditions de travail concrètes de l=écrivain. On y trouve, notamment, des vues sur son insertion sociale : comment l=ambition d=écrire s=adapte-t-elle à la société québécoise des années 1940, par exemple (voir chez Lemelin entre autres). S=y débattent les déboires personnels et psychologiques de l=artiste des mots : est-on à côté de la vie parce qu=on écrit ou écrit...

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