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SCIENCES HUMAINES 487 c=est déjà tout un programme, mais pour qu=une littérature perdure, il me semble qu=elle doit pouvoir évoluer et dépasser les frontières de son territoire +. Les autres portent sur des thèmes acadiens (K. Kellet-Betsos, D. Bourque, B. Donohue, M. Lamothe, R. Viau), québécois (L. Steele, R. Sauvé, I. Oore) ou canadiens de l=Ouest (P. Sing). On remarquera en particulier l=émouvant article de Robert Viau qui, comme toujours, aborde avec rigueur et sensibilité un aspect méconnu de l=histoire littéraire. Ici, il évoque la figure d=Eddy Boudreau, auteur un peu oublié et * poète de la douleur +, qui fut parmi les premiers Acadiens à publier des livres de poésie. Au cours de l=histoire, les Franco-Ontariens ont défendu bec et ongles leur identité française, dans des conditions de violence et d=humiliation que le plus farouche indépendantiste québécois ne peut même pas soupçonner. Ils méritent amplement qu=on reconnaisse leur littérature, ne serait-ce qu=en hommage à la coriace francophilie qui fut souvent la leur, contre vents et marées. (MARCEL OLSCAMP) Journal du père Dominique du Ranquet missionniare jésuite en Ontario de 1843 à 1900 [...] Tensions socioculturelles en dehors des peuplements majoritaires blancs au milieu du XIX e siècle. Texte annoté et publié avec introduction [par] Fernand Ouellet et René Dionne Ottawa, Vermillon, coll. Visages, 272 p., 22$ Le père Dominique Chardon du Ranquet, né en 1813 à Châlus près de Limoges dans une famille où quatre de ses frères étaient jésuites, arriva à Saint-Jean (Québec) le 31 mai 1842; il allait rester au Canada jusqu=à sa mort en 1900. Ordonné prêtre depuis quelques mois seulement, il y fut envoyé * en tant que membre d=un contingent de huit jésuites, dont cinq pères et trois frères coadjuteurs, venus au Canada à la demande de monseigneur Bourget afin de prendre charge des missions amérindiennes en Ontario... +. Initié à la langue algonquine à Oka dès son arrivée, du Ranquet fit en 1843 un grand voyage de quatre mois sous la direction d=un missionnaire plus jeune que lui mais déjà habitué aux voyages, l=abbé Hippolyte Moreau (1815B1880). Cette mission les mena depuis le lac des Deux-Montagnes jusqu=au lac Abitibi et aux sources de la rivière des Outaouais avant de revenir par la rivière Gatineau, un trajet de plus de 2 000 kilomètres, accompli principalement en canot. C=est ce voyage que décrit le journal inédit du père du Ranquet pour l=année 1843, publié et annoté par deux grands spécialistes du XIX e siècle québécois, les professeurs René Dionne et Fernand Ouellet. Une introduction de plus de quarante pages nous renseigne sur la famille de du Ranquet, sur ses autres missions et sur l=apostolat catholique en Ontario au moment où les jésuites revenaient au Canada après une longue absence. La durée exceptionnelle de la carrière canadienne de du Ranquet, 488 LETTRES CANADIENNES 2000 ainsi que son grand dévouement à la cause des Amérindiens, font de lui un personnage quasi unique dans l=histoire des missions du Canada. Le jeune jésuite voit autour de lui bien des choses nouvelles, mais son point de référence sera pendant longtemps son pays natal : les chantiers de l=Outaouais attirent les jeunes gens comme dans certaines provinces de France le service militaire, * les maringouins ne diffèrent des cousins de France que par l=avidité et la multitude +, mais les perdrix sont * d=une espèce différentes de celles de France +. La plus haute colline entre les lacs Abitibi et Témiscamingue * n=est pas plus élevée que le Puy-de-Dôme +; pourtant les bleuets du lac Barrière * sont plus gros et meilleurs [...] que ceux des montagnes d=Auvergne +. Fort curieux et fin observateur, du Ranquet décrit le dégel du printemps, le costume de ses collègues missionnaires, donne les dimensions des canots qui les transportent, explique la...

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