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608 LEITERS IN CANADA 2002 La langue de bois est d'autant plus constemante... qu'au commencement estle Verbe. Castonguay et Pellerinse n!pondent. «S'iln'y a personnepour I'entendre un livre fait-il du bruit avant de disparaitre?» (titre du chapitre 4 du livre de Pellerin). Les questions que les trois livres posent, chacun asa maniere, c'est: une langue fait-elle du bruit avant de disparaitre et surtout qU'est-ce qui disparait avec elle? Selon Brochu, la dignite meme de ses locuteurs... et les locuteurs eux-memes. Castonguay affume: «La loi 101 ne suffit plus». Cest pourquoi il plaide pour une «approche territoriale ala citoyennete canadienne, faisant en sorte qu'un immigrant qUi s'etablitaMontreal doive, pour devenircitoyen, faire preuve d'une connaissance minirnale du fran~ais ». (Castonguay). Sans doute a-t-il raison. Sans doute aussi Ie fran~ais doit-il se faire contagieux, etre «rond en bouche» comme Ie bon yin. Le plaisir des mots et des lettres, sans complexe, de Pellerin, me semble plus en prise sur la sensibiliteactuelle (mondialisationlantimondialisation) etindiquerla voie d'un renouvellement du discours sur la langue en echo acelui, non moins important des chiffres sur la langue... En resume, si Pellerin parle du politique, Castonguay et ses collegues de l'aut'journal de la politique et Brochu des enjeux individuels, tous parlent au fond de la meme chose: d'une langue qui les a berces et qu'ils souhaitent entendre encore longtemps , avoix haute. (ANDREE FORTIN) Max Roy, La littiratllre qw!becoise au couegia/ ('990-'996) Montreal, XYZ editeur, coil. Documents, 1998, 104 p. L'instauration d'un nouveau programme d'enseignement au niveau collegialen 1994 a suscite bien des remous au debut de la demiere decennie dans Ie monde collegial, alors que Ie nombre d'heures consacrees a I'enseignement du fran~ais se voyait substantiellement augmente au detriment de i'education physique et de la philosophie. L'enseignement de la litterature se voyait du meme coup l'objet d'une refonte majeure: I'on abandonnait un programme dont la sequence de cours se voulait essentiel- "Iement generique (discours narratif, poesie, theatre, etc.) pour passer aun programme fonde sur Ie decoupage historique au moyen de i'etude des periodes et des mouvements litteraires. Soucieux des rapports entre les enseignements et les habitudes culturelles , Max Roy, a qui i'on devait notamment d'avoir participe a la publicationen 1993 de I'ouvrage La litteratureau cegep (1968-1978). Le statut de 10 litterature dans l'enseignement collegial, pose d'emblee les bases de sa recherche sur une «inquietude» relative aladite reforme, celle de la «perte d'irnportance de la litterature quebecoise et du theatre », que plusieurs partageaient au moment de la reforme. Depuis I'epoque des colleges UNIVERSITY OF TORONTO QUARTERLY, VOLUME 73, NUMBER 1, WINTER 2003/4 SCIENCES HUMAlNES 609 c1assiques, ou la litterature fran,aise etait presque la seule enseignee, la litterature quebecoise s'est ensuite imposee dans les annees '970, mais jamais au point de surclasser les autres litteratures. Le nouveau programme a-t-il change les choses? Afin de connaitre la situation exacte de I'enseignement de la litterature quebecoise et du theatre dans les cegeps et les colleges, demiers lieux d'enseignement obligatoire du fran,ais, Roy etablit une methode de recherche descriptive et analytique, basee sur des donnees objectives: plus de 1 200 plans de cours dans sept etablissements collegiaux (trois de Quebec , quatre de Montreal) auront servi it mesurer Ie nombre d'reuvres obligatoires au programme entre 1990 et 1996. Ces annees constituent un echantillon privilegie, car il comprend les demieres annees d'un programme qui avait cours depuis de longtemps, ainsi que Ie premier cycle du nouveau programme. Les conclusions qui s'imposent donnent it reflechir. Depuis I'instauration du nouveau programme, en '994, on constate une diminution du nombre d'reuvres quebecoises etudiees: Ie pourcentage d'reuvres de la litterature quebecoise dans I'ancien programme (moyenne entre '990 et 1995) etait de 47,2 % et dans Ie nouveau (1994-1996) de 32,6 %. Quant au theatre, qui ne fait plus I'objet de cours, les reuvres de ce genre litteraire se trouvent reduites aillustrer des courants litteraires. On ne peut qu...

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