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sciences humaines 131 général et déjà entendu. Par ailleurs, tout le texte est traversé de commentaires étonnants, déplacés, voire carrément grossiers qui, au lieu de rehausser les propos humoristiques qui siéent parfois assez bien à un parcours plus personnel comme celui de Bureau, provoquent plutôt à la lecture de trop nombreux agacements. J'en veux pour preuve ces quelques exemples, choisis çà et là, presque au hasard, telle la paraphrase d'un slogan de militants syndicaux: *Dionysos, Rabelais, Salvador Dali, même combat!+ La fausse modestie: * Je voudrais bien être capable d'écrire quelque chose là-dessus dans la veine de Heidegger (ou de Bachelard). Malheureusement, je n'habite pas à cette hauteur. Autant demander à un pisseur de romans Harlequin d'écrire Le Cantique des Cantiques [...]+. La remarque éculée et sexiste: *La nuit serait la chirurgie esthétique la plus efficace et la moins coûteuse à laquelle la femme puisse soumettre son corps, et peut-être son âme+. Des passages aux ras des pâquerettes comme ceux-là foisonnent dans l'ouvrage et ils lui confèrent une dimension nettement moins sérieuse que ce à quoi l'on serait en droit de s'attendre. Géographie de la nuit est une lecture parfois stimulante, mais trop souvent laborieuse, peu approfondie, malgré tout le savoir convoqué. L'ouvrage manque d'une cohérence d'ensemble, et les errances de l'auteur n'aident pas à remédier à ce problème. À bien des égards, une géographie de la nuit reste encore à faire. (PASCAL RIENDEAU) Antoine Sirois, Lecture mythocritique du roman québécois. Anne Hébert. Jacques Ferron. Jacques Poulin. Gabrielle Roy. Yves Thériault Montréal, Triptyque, 132 p. Dans le domaine des lectures mythocritiques du roman québécois, les travaux d'Antoine Sirois font, depuis plusieurs années, figure d'autorité. En 1992, il faisait publier Mythes et symboles dans la littérature québécoise (Triptyque), un ouvrage regroupant dix études consacrées à certains de ses auteurs de prédilection, comme Gabrielle Roy, Michel Tremblay, Anne Hébert et Jacques Ferron, mais aussi à des écrivains moins consacrés par l'institution, comme Damase Potvin, Roger Fournier et Monique Bosco. Sept ans plus tard, le professeur émérite de l'Université de Sherbrooke reprend du service et propose une Lecture mythocritique du roman québécois, qui vient parachever le tableau brossé de main de maître dans son ouvrage précédent. Force est d'avouer que, encore une fois, les études proposées par Antoine Sirois s'imposent non seulement par la finesse des analyses qu'elles suggèrent, mais également par la justesse et la limpidité de leur propos. Dans une langue claire et précise, à mille lieues d'un certain jargon universitaire, le critique nous entraîne dans le monde imaginaire de quelques écrivains qu'il connaît bien, pour en dévoiler des facettes méconnues 132 lettres canadiennes 1999 ou négligées. D'entrée de jeu, Antoine Sirois consacre trois chapitres à l'œuvre d'Anne Hébert, dont il propose une nouvelle lecture d'ensemble au moyen de l'analyse de trois motifs: celui du regard en arrière (regard d'Orphée vers Eurydice, regard de la femme de Loth vers Sodome et Gomorrhe en flammes), celui du rituel initiatique et, enfin, celui des métamorphoses. Les deux chapitres subséquents portent sur les romans de Jacques Ferron, qui sont abordés dans la perspective des nombreux récits mythologiques auxquels ils font référence: mythes bibliques, grécoromains , nord-américains ou encore littéraires, comme le mythe de Faust, qui trouve des échos dans plusieurs des œuvres de Ferron. Deux autres chapitres sont consacrés aux romans de Jacques Poulin, dont le premier, qui porte sur Volkswagen Blues, me semble magistral. Sirois y met en lumière l'action structurante de l'archétype de la quête antique et de la descente aux Enfers, et la lecture qu'il suggère du roman de Poulin est à la fois neuve et magistrale. Un dernier chapitre, intitulé *Le Nord mythique+, porte sur quatre romans de Gabrielle Roy et de Yves Thériault: La...

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