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140 lettres canadiennes 1999 partie faire un séjour à Paris grâce à sa bourse du prix David, y restera dix ans, jusqu'à l'aube de la Seconde Guerre mondiale. Ses recueils publiés en France passeront inaperçus au Québec. Les trois effectueront un retour en 1940, mais seule Simone Routier sera vraiment reconnue par cette génération montante avec des ouvrages comme Adieu Paris! Journal d'une évacuée canadienne et Le long voyage (1947) ainsi que Les psaumes du jardin clos (1947). Elle est la seconde femme à obtenir l'honneur d'être reçue à l'Académie canadienne-française (1947), après Rina Lasnier. L'essai de Marie-Claude Brosseau me paraît utile en ce que, tout en mettant en relief la vie de trois écrivaines peu connues, il montre les rouages de la légitimation littéraire et, mutatis mutandis, la *force du destin+ si on considère le destin comme la résultante de forces idéologiques , en particulier en ce qui concerne le rôle dévolu aux femmes. La seule réserve que j'émettrais a trait au choix de certains détails retenus: il aurait été, il me semble, plus intéressant de citer des poèmes de ces auteures que de mentionner le type de papier sur lequel elles et leur mentor Alfred DesRochers écrivaient leur correspondance, malgré l'objectif principalement contextuel de l'étude. (NICOLE CÔTÉ) Bonheur d'occasion au pluriel. Lectures et approches critiques, s. la dir. de Marie-Andrée Beaudet Québec, Nota bene, 264 p., 17,00$ Ce recueil d'articles fait suite à un séminaire de recherche mené par MarieAndr ée Beaudet à l'Université Laval en 1996. Il s'agit d'initier le lecteur à certaines approches critiques et d'en montrer l'application sur un monument de la littérature québécoise. Dans sa bibliographie (Lectures contemporaines de Gabrielle Roy, 1998), Lori Saint-Martin observait que le premier roman de Roy (1945) avait longtemps monopolisé l'attention. Mais Beaudet souligne l'originalité de son entreprise: jamais on n'avait déployé autour de ce texte charnière *un tel arsenal théorique+. La redécouverte s'opère à travers six analyses et une lecture libre. Le livre s'ouvre sur une étude de Pierre Popovic, *Le différend des cultures et des savoirs dans l'incipit de Bonheur d'occasion+. Popovic relit les six premières pages du roman B la première phrase est passée au peigne fin B selon l'approche sociologique chère à Claude Duchet. On s'étonne cependant que l'article de Brochu (*Thèmes et structures de Bonheur d'occasion+, Écrits du Canada français, 1966) soit passé sous silence. Popovic observe que l'incipit *entrecroise plusieurs récits potentiels, et plusieurs modèles narratifs convenus+. La *socialité+ du texte, conclut-il, dépend donc en grande partie de l'organisation de la *conarrativité+. Une fine étude de *quatre orbitales de sens+, dont l'environnement social, permettra d'avancer l'hypothèse d'une *dissonance cognitive+ expliquant la relation sciences humaines 141 de Jean et Florentine à leur milieu. Lori Saint-Martin nous propose une lecture au féminin particulièrement interpellante. Il s'agit d'abord d'expliquer la lenteur de la critique à détecter dans le roman *la présence d'enjeux touchant les femmes+. SaintMartin invoque, entre autres, l'*absence d'un personnage porte-parole des femmes+ puis relève six *éléments féministes et contestataires+. Ainsi, Bonheur d'occasion serait le premier roman québécois à mettre en scène * l'amour mère-fille+. Enfin, sept techniques narratives visant à *infléchir le réalisme et inscrire une vision de femme+ sont explorées. On retiendra surtout une sélection lexicale tactique conduisant à un dédoublement des thèmes. Hilligje van't Land entreprend une étude sociosémiotique de l'espace, avec l'appoint de Greimas, Lotman, Duchet et Bakhtine. Elle examine les fonctions *classiques+ de l'espace, comme la fonction référentielle, mais sans renvoyer à l'importante étude de Ben-Z. Shek (*L'espace et la description symbolique dans les romans de Gabrielle Roy+, Liberté, no 13, 1971...

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