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490 LETTRES CANADIENNES 1998 (chemins de fer, fabriques, subsides) aurait rendu des services autrement utiles. L'ahsence de l'un et de l'autre de<;oit dans ce recueil original et precieux qui risque d'etre assez difficile d'acces. (DAVID M. HAYNE) Adrien Therio, Un siecIe de collusion entre Ie clerge et Ie gouvemement britannique. Anthologie des mandements des eveques (1760-1867) Montreal, XYZ editeur, colI. Documents, 267 p., 14,95 $ Apres la Conquete de 1760 et la fuite en France de l'elite politique (gouverneurs, intendants, chefs militaires du Regime fran<;ais), economique (les commer<;ants) et culturelle (la partie de la population la plus instruite), Ies Canadiens se sont naturellement tournes vers Ia seule elite qui leur restait, a savoir Ie clerge et les reHgieux qui sont restes au pays acause de leur mission particuliere. Adefaut de pouvoir compter sur l'Etat, assode au Conquerant britannique, on se rahat sur l'Eglise. Or, les historiens ont montre a quel point l'une n'allait pas sans l'autre. Certains d'entre eux parlent meme de la servitude de l'Eglise canadienne envers Ie regime anglais. Et pour cause: reduite en nombre, appauvrie et sans statut legal precis au lendemain de la Conquete, 1':E;glise catholique du Canadacherche avant tout a sauvegarder son autonomie (en particulier son allegeance romaine), en manifestant un devouement sans reserve ala couronne britannique . Les mandements et les lettres pastorales de ses principaux representants temoignent eloquemment de cette obedience absolue. 11s demontrent aquel point Ie clerge canadienconstitue, de 1a Conquete (1760) a la Confederation (1867), Ie porte-parole du pouvoir en place. Cette collusion, nous dit Adrien Therio, «etait contractuelle! En effet, Ie titre d'Eveque n'etait sanctionne par deeret qu'a 1a condition que celui a qui il etait confere signe un serment d'allegeance au Roi d'Angleterre. Le nouvel Eveque s'engageait alors solennellementaetre fidele au Roi etale defendre envers et contre tous! » Tous les eveques, eten particulier Mgr Jean-Olivier Briand, Mgr Joseph-Octave Plessis, Mgr Jean-Jacques Lartigue et Mgr Ignace Bourget, ont respecte scrupuleusement leur engagement. Afin de justifier ce qui pourrait paraitre une trahison aux yeux de certains, presque tous invoquent la fameuse epitre de saint Paul aux Romains: ( nn'existe point de puissance qui ne vienne de Dieu; et celles qui existent ant ete etablies par Dieu; ainsi resister au pouvoir, c'est resister al'ordre de Dieu, et ceux qui resistent attirent sur eux-memes la condamnation ». Le couronnement et Ie mariage du Roi George III,la naissance du Prince de Galles, le traite de Paris de 17631 l'invasion americaine de 1775, celle de 1812, la paix d'Amiens de 1802,la defaite de Napoleon a Waterloo, la mort du roi George III et l'avenement de Guillaume IV au trone, Ie couronnement de la reine Victoria, les troubl~s de 1837, etc. sont autant d'occasions pour les prelats de chanter les louanges de la royaute britannique et d'inviter Ie SCIENCES HUMAINES 491 clerge et Ie peuple ala soumission. La revolution franc;aise et ses exces ne sont d'ailleurs pas pour nuire aleur cause. On sait aque1 point les eveques, et en particulier Mgr Plessis dans son sermon du 19 janvier 1799, en l'honneur de la victoire de I'amiral Nelson sur 1a flotte franc;aise aAboukir, introduisent une analyse particuliere de l'histoire canadienne: l'histoire providentielle. Le Canada est soustrait ala domination fran<;aise juste a temps pour echapper al'esprit revolutionnaire. De plus,

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