In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

460 LETTRES CANADIENNES 1998 importance que les hommes, n'ant pas tendance aconserver de traces de leur correspondance ecrite, ce qui augmente la difficulte des recherches des deceIUlies plus tard: c'est Ie cas des femmes etudiees ici. Mais c'est aussi la variete des mediums explores par ces femmes artistes qui constitue leur specificite feminine. Cette approche non sectaire de I'art, desinteressee (puisque la posterite n'etait pas consideree), refU~te d'une certaine maniere des frontieres infiniment mains etanches entre la vie familiale ou amoureuse et Ie travail que celles qui ont ete etablies par les hommes signataires. Cela presentait un danger que certaines ont difficilement evite: Madeleine Arbour, qui trouve dans la peinture un,eprofondeur que son travail d'etalagiste et de designer ne lui permet pas, laisse son mari, Ie peintre Pierre Gauvreau (frere de Claude), utiliser ses peintures comme fond (!) pour ses peintures alui,« illustration frappante de la tendance des femmes artistes et de leurs conjoints ou confreres rnasculins atenir pour acquise la plus grande importance de la carriere et des ceuvres des homrnes», comrne Ie dira Smart. Si Ie recent film de Manon Barbeau a montre Ie tribut paye par les enfants des automatistes, on pourrait affirmer que les femmes du Refus global ont aussi vecu cette aventure tres differemment de leurs confreres, certaines payant une plus lourde dette que d'autres au mode de vie choisi: aux deux extremites-de ces tendances, il y a Muriel Guilbault, qui s'est suicidee a vingt-huit ans - c'est la Beaule baroque decrite dans Ie roman eponyme de Claude Gauvreau - et Marcelle Ferron (sceur de Jacques), mariee, divorcee, mere de trois enfantsJ qui a pratique son art de verriere et de peintre envers et contre toutJ sur deux continents et pres dJun demi-siecle, malgre un sante chancelante. Les nombreuses analyses consacreesau Refusglobal ont, selon Smart, fini par tiger Ie dynamisme du groupe, et Ie souvenir des fenunes du mouvement automatiste, qui etaient pourtant tres presentes a l'epoque, s'est estompe; aussi fallait-il ecrire un tel livre, afin de « suppleer aune sorte d'amnesie culturelle». (NICOLE C6T1~) Daniel Canty, Etres artificiels. Les automates dans fa litterature americaine Montreal, LiberJ 1997, 155 p. Jean-Claude Beaune ouvre son livre intitule L'automate et ses mobiles, publie en 1980 chez Flammarion, par Ia definition suivante:« L'automate est une machine porteuse du principe interne de son mouvement qui, en consequence , garde inscrits en ses composants materiels ou ses actionsJ l'illusionJIe reve ou la feinte de la vie.) Cette definition, vaste (rnais c'est aussi son interet), ne correspond pas necessairernent aI'image d'epinal du robot de science-fiction a laquelle on reduit souvent l'etre artificiel. Des etres crees par Hephalstos jusqu'a l'ordinateur de la demiere generation, des pouvoirs de Prornethee jusqu'a ceux des chercheurs travaillant en SCIENCES HUMAINES 461 biologie moleculaire, Ie fantasme de l'etre artificiel souleve des questions ala fois ethique et ontologique qui expliquent la longevite du mythe qui Ie porte. De l'antiquite aux theories contemporaines portant sur «l'intelligence artificielle» 'et <

pdf

Share