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114 LETTRES CANADIENNES 1997 de rigueur dans les discussions. Au total, un excellent manuel d'introduction ala semiotique. Dommage que la revision des epreuves n'ait pas ete aussi soignee que la maquette generale! (CHRISTIAN VANDENDORPE) Jean Forest, Anatomie du quebecois Montreal, Triptyque, 1996, 342 p. Gilles Pellerin, Recits d'une passion. Florilege du franr;ais au Quebec Quebec, L'instant rneme, 159 p., 19,95$ Georges Dor, Anna braille ene shot (Elle a beaucoup pleure). Essai sur le langage parle des Quebecois Outremont, Lanctot editeur, Igg6, 192 P· Marty Laforest, E.tats d'ame, etats de langue. Essai sur le jran9ais parle au Quebec Quebec, Nuit blanche, 144 p. Georges Dar, Tame tu la? (Ta mere est-elle la ?). Un autre essai sur le langage parle des Quebecois Outremont, Lanctot editeur, 205 p.«Que s'est-il dit ici de la langue que nous parlons? QueUe passion nous anime done pour qu'encore la controverse s'empare de la vie des lettres comme dans des tribunes d'opinion, pour que chacun veuille mettre son grain de sella oil pourtant tout semble avoir de tout temps ete dit? » Cet extrait de l'avant-propos de Gilles Pellerin caracterise aussi bien l'ouvrage de ce dernier que les quatre autres: passion, controverse, grain de sel. Plus ou mains avouee d'un auteur a l'autre, plus ou moins pregnante d'un ouvrage al'autre,la passion est le moteur commun des cinq essais. Passion de la langue quebecoise comme elle est et du bonheur de la parler (Pellerin ), passion qui pousse acomprendre comment et pourquoi cette langue est ce qu'elle est (Forest, Laforest), passion de ce que cette langue n'est pas etpourrait etre (Dor). Or,la passionnejustifie-t-elle pas qu'on se mele, avec plus ou moins d'autorite, de discourir sur la langue, que I'on soit ecrivain (Pellerin, Dor), professeur de litterature (Pellerin, Forest) ou linguiste (Laforest)? Quant ala controverse, si elle constitue le materiel brut du Florilege non controverse de Pellerin, elle est au cceur meme du Anna... de Georges Dor, de la reponse de Marty Laforest CEtats d'ame.:.) et de la reponse de Dora la reponse Laforest (Tame...). De prime abord, le lecteur, qui en a lu d'autres, a rme impression de redite, de redondance, voire de radotage: pas encore un livre sur 1'etat de la langue fran~aise au Quebec! Mais si cette langue lui tient le moindrement a cceur, il se sent concerne, vise, interpele par les differentes theses avan- SCIENCES HUMAINES 115 cees. Ala fois juge et partie (en tant qu'educateur, intellectuel ou locuteur), le lecteur tire de ces ouvrages des conclusions qui renvoient- dos ados ou face a face, c'est selon -les opinions exprimees a ses propres opinions. * * * Dans son Anatomie du quebecois, Jean Forest passe au scalpell'epiderme, la chair de la langue: son vocabulaire. Laissant de cote les questions de syntaxe et de prononciation, il propose une sorte de « radioscopie >> du vocabulaire proprement ou typiquement quebecois. C'est que Forest tente de cemer ce qui fait que_, tout cameleon qu'il puisse etre, un Quebecois ne pourra jamais passer pour un Parisien et se butera souvent aune barriere d'incomprehension. Car !'experience l'a montre, Ia sienne, la mienne et combien d'autres: lorsqu'un Fran>. L'auteur est quebecois et s'adresse a priori ades lecteurs quebecois. Il parle souvent au nous, un nous qui veut dire notre peuple (le peuple quebecois), un nous qui englobe le lecteur. Et puisque, depuis la Conquete au moins, nous nous identifions par la langue, puisque le franc;ais est« !'affirmation immediate et audible de notre difference dans l'espace nord-arnericain >>,le voyage de prospection dans les etats de la langue se double d'rm voyage d'introspection. Le lecteur est d'ailleurs convie a participer a ce debat jamais clos, aajouter sa voix au chapitre. Une dizaines de questions chapeautent autant de pages blanches : « Aime-t-on mains ce qu'on connait? »,« Aurait-il rnieux valu ecrire notre litterature autrement qu'en franc;ais? >>«Que represente le joual ames yeux? »,etc. L'idee peut sembler plaisante, mais elle a le merite de rappeler deux...

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