In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

432 LETTRES CANADIENNES 1996 depuis 1980,notamrnent concernantIe nationalisme. Faisantensuite etat de la polemique suscitee par l'article d'Angenot, il relie l'article, qui critique certaines formes du nationalisme quebecois, au livre d'Angenot dont il dorme unexcellent resume. Ensuite Pelletierdeconstruit tous les arguments principaux avances par Angenot, tant au niveau des sources que des questions de methode et d'enjeux politiques. Sans pouvoir juger du bien-fonde de l'essai de Pelletier, disons tres franchement qu'il nous semble convaincant, ec1airant et interessant, mais sans pour cela diminuer la valeur de l'ouvrage d'Angenot. Citons un exernple pour appuyer cette reaction quelque peu paradoxale. Certes, Pelletier a raison de signaler que, pour Angenot, Ie ressentiment est un conceptpasse-partoutqui fait« I'economie de l'etude attentive etserree des situations concretes». Qui s'attend a une demonstration rigoureuse des nombreuses formes de ressentiment decrites par Angenot sera dec;u. Mais la conception heterogene avancee par celui-ci est ec1airantejustementparce qu'elle touche anombre de facteurs dans notre societe. C'est done mains la force de I'analyse que la multiplication des exemples qui donne un certain poids aI'argument d'Angenot. L'epineuse question du nationalisme represente un autre exemple de la pertinence des pOints de vue des deux critiques. Dans Ie contexte politique actuel, les commentaires de Pelletier sur Ie nationalisme quebecois sont particulierernent probants pour qui s'interesse au developpement des ideologies nationalistes et a leur potentiel d'emancipation pour Ia nation quebecoise. Pelletier apporte une reflexion de longue duree a cette discussion. En meme temps, i1 est indeniabIe, comme Ie demontre Angenot, que de nombreuses formes de nationalisme sont tres insidieuses, se nourrissant de toutes les formes possibles de ressentiment, comme en temoignent , par exemple, les guerres tragiques en Bosnie. Ainsi, les !ivres d'Angenot et de Pelletier apportent tous les deux des eclairages importants sur la question du ressentiment et sur ses liens avec Ie nationalisme. Peut-etre que cette polemique, salutaire, tant par sa forme que par ses propos dynamiques, aura-t-elle l'eifet benefique de nous permettre d'acceder aun nouvel etat culturel situe «au dela du ressentiment ». (JANET M. PATERSON) Anne Elaine Cliche, Comedies. L'autre scene de l'ecriture Montreal, XYZ editeur, 1995, coIL Theorie et litterature, 167 p. 21.95$ Gerard Tougas, C. G. fungo De l'heivetisme al'universalisme Montreal, XYZ editeur, colI. Documents, 203 p., 24,95$ L'essai d'Anne Elaine Cliche s'inscrit dans Ie cadre d'une theorie de l'ecriture et de la lecture construite apartir du substrat psychanalytique SCIENCES HUMAINES 433 (Freud et Lac?ln). Il interroge une certaine pratique de 1a lettre, eprouvee comme une incessante descente aux enfers, ainsi que 1'indique 1a redondance du vocable «en£er» dans les sous-titres de l'ouvrage, subdivise en L{ cinq parties. D/entree de jeu, 1'auteur se penche sur l'origine de 1a comedie, s'inspirant d'Aristote et d'Aristophane pour mettre en place trois concepts-des, trois « corps textuels » qui servent aja10nner une .interrogation Iueide de la lith~rature: Ie «corps d'ecriture », Ie « corps ecrit» et Ie «corps ecrivant ». Dante, Sade, Aquin, Balzac, Victor-Levy Beaulieu et Saint-Denys Garneau servent de paint d'ancrage ades reflexions sur I'effet structurant de l'ordre symboIique ou Ie dereglement de l'imaginaire du stade du miroir lacanien. Des bribes de recit fictionnei parsement iei et la. les analyses de quelques (Euvres des auteurs preeites, avant que 1a fiction ne prenne son envoI vers 1a fin de I'essai, montrant ainsi que, quelque soit l'objet dont on parle, c'est toujours de soi qu'il s/agit. Faisant effraction dans l'univers des lettres, Cliche determine diverses rnodalites de la jouissance du sujet ecrivant. On sait, depuis Lacan, que Ie symbolique etant defailiant, Ie sujet patit du signifiant, c'est-a.-dire qu'il souffre dans son corps propre de l'inadequation du mot ala chose, de ce que Ie langage fait defaut ala quete du sens. Ala douleur de vivre, au desetre (soit Ie vide au CCEur de l'etre),l'ecrivain donne formes et representations , en jouant avec les mots, avec les noms, avec une...

pdf

Share