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424 LETTRES CANADIENNES 1996 lieu de saleb:~ et de contagion qui se poursuit longuement dans les demieres pages, suscitant degout et repulsion chez Ie critique devant la promiscuite de ce « lieu habite premierement par les traces et les menaces des discours des autres », ne laisse pas de laisser songeur dans un ouvrage par ailleurs tout entier consacre acelebrer Ia voix des autres dans Ie discours... En depit de ces quelques maladresses stylistiques et lourdeurs syntaxiques difficiles a expliquer dans Ie cas d'une pensee par ailleurs aussi rigoureuse, Superposer s'impose comme un ouvrage important qui renouvelIe la theorie litteraire precisement parce qu'il cherche a repenser toute separation epistemologique radicale entre Ie discours et ses objets. Au-dela des analyses penetrantes qu'on trouvera icisur Ie masque,Ie chronotope de }'escalier ou Ie« cumul memorial du sens» dans Ie mot, tout rinteret de cet ouvrage foisonnant de relations et de perspectives est de nous faire passer«"derriere Ies coulisses" de la linearite du texte» et de nous montrer comment « la metaphore, Ia memoire, Ie recit encadre, les mecanismes du savoir et du savoir-faire dans Ie texte, [comment] tout cela fonctionne a la fois dans W1 texte et comme un texte ». (GINETTE MICHAUD) Le texte et Ie nom, s. ]a dir. de Martine Leonard et Elisabeth Nardout-Lafarge Montreal, XYZ editeur, 347 p. Au-dela de 1a simple designation, Ie nom propre se prete adivers usages, servant tour atour de paravent identitaire, de principe d'interpre.tation, de referent crypte ou de generateur textue!. Depuis Ie Cratyle de Platon, la question onomastique ne cesse de ressurgirf sans epuiser pour autant son pouvoir de fascination. Prenant Ie relais de cette interrogation seculaire, Le texte et Ie nom, eponyme d'un colloque tenu al'Universite de Montreal en avri11995, explore les innombrables facettes du phenomenefproposant du coup une magistrale synthese des travaux contemporains. En posant Ia problematique de 1a specificite litteraire du traitement du nom propre, Martine Leonard et Elisabeth Nardout-Lafarge lanc;aient un defi fort ambitieux, sinon temeraire: Ie pari est tenu, dans I'exacte mesure OU la question, diffractee en plusieufs aspects au gre des engagements disciplinaires de chacun des participants, tisse un reseau de reflexions convergentes . Les exposes theoriques, conjugues ades etudes factuelles, esquissent en creux les enjeux litteraires de I'onornastique. L'ensemble, pour heterogene qu'il puisse paraitre apremiere vue, doit sa vertu paradigmatique a1a rigueur de son decoupage. Regroupees en six volets precedes d'une mise en place historique - Nom et sens, Nom et discours, Les transferts du nom, L'invehtion du nom, Nom et genre, Nom et identite -, les vingt-cinq contributions dec1inent les divers aspects du patronyme, jouant de toutes les desinences, du pseudonyme au toponyme, SCIENCES HUMAINES 425 en passant par I'hleronyme et l'anonyme. La semiotique et l'histoire, la philosophie et la linguistique,Ia psychanalyseet la narratologie deviennent autant d'autils servant a sonder les mecanismes textuels lies au nom propre. Le dialogue est constant - et c'est la tout Ie merite de la publication des actes de coHoque -, les participants se reclamant, pour les infirmer, les nuance! ou les reconduire, des propositions des theoriciens en presence: Rigolot, Baudelle, Hebert. De ces lectures croisees, meme Ie lecteu! le moins averti (ou Ie plus furieusement prevenu contre toute interpretation onomastique) saura condure ala vigueur de ce champ et ala pertinence de ces etudes. Le parcours de l'onomastique est traditionnellernent fleche de balises incontournables: l'entreprise est d'autant plus meritoire qu'il s'agit ici de requestionner autrement des ceuvres d'auteurs canoniques. Proust (N. Deschamps ); Balzac (Leonard), Zola (Corblin), Celine (Benard), Stendhal (B. Diaz), Hugo (Nardout-Lafarge), Maupassant (Mathet), se voient abordes SOUS un angle original, qui relisant les classiques, qui exhumant un ouvrage meconnu. D'aucuns s'interessent ades paroles moins explorees de ce point de vue: Duras (Corblin), Chretien de Troyes (Chasse), Bataille (C. Levesque ), Larny (A. Gervais), Cixous (Zupancie), ou decouvrent anotre intention des textes qui indexent leur propre fonctionnement onomastique: Clark Blaise (Cardinal) ou Benjamin et Kafka (Nouss). Aux franges du litteraire, plusieurs etudes s'interessentauxmotivations du sobriquet (Wilmet) ou dupseudonyme chez lesJeune-France G.-L. Diaz) et chez George Sand (Goldin) et...

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