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SCIENCES HUMAINES 153 Partes de communications: etudes discursives et stylistiques de l'cellvre de Gabrielle Roy, s.la dir. de Claude Romney et Estelle Dansereau Quebec, Les Presses de l'Universite Laval, 212 p. Riche, prenante, diversifiee, l'ceuvre de Gabrielle Roy continue de seduire Ie grand public et- de susciter I'interet de 1a critique. Cependant, ainsi que }'a rappele Fran~ois Ricard, dans son diseoUIs d'ouverture,lors du colloque international Gabrielle Roy tenu au college de Saint-Boniface rautomne dernier,les etudes formelles de l'ceuvre sont encore rares, 1a preoccupation du sens ou des fondements de l'acte createur ayant jusqu'a maintenant domine l'entreprise hermeneutique des textes regiens. Or, les ecrits de Roy qu'lls soient «objectifs)) ou d'ordre autobiographique temoignent d'un art d'ecrire consomme. C'est en grandepartie pour investir cetespace critique quasiinoccupe que Claude Rorrmey et Estelle Dansereau ont reuru onze etudes discursives et stylistiques portant sur l'(Euvre de Gabrielle Roy en un recueil intitule Portes de communications. Mais, declarent Ies responsables dans l'introduction , c'est egalernent: pour dementir les propos des detracteurs de sa langue et de son style que nos collaborateurs et collaboratrices participent mains de la critique qui cherche it saisir un sens ou une thematique que de celle qui desire relever non seulement les strategies de decodage rendues possibles par Ie texte, mais ·aussi les enjeux de }'interpretaHon. Et, en effet, a l'issue de la lecture de eet ouvrage collectif, les strategies d'ecriture et les procedes stylistiques de Gabrielle Roy sont mieux connus du lecteur. Certes, l'approche thematique n'y est pas absente, notamment dans l'article de Lori Saint-Martin qui conjugue avec pertinence forme et fond, structures textuelles et structures maternelles, montrant comment la navette enonciative circule en un va-et-vient reve1ateur entre mere et fille. Ou encore, dans celli de Lucie Guillemette selon qui «1'espace narratif)) du recit intitule De quai t'ennuies-tu Eveline? se construit apartir de l'instance voyante qU'est la figure maternelle dont Ie regard createur etablit un rapport en quelque sorte causal entre 1a representation symbolique des Heux et Ie declenchement des souvenirs. Par ailleurs, dans les trois articles respectivement consacres aux premiers fecits de Gabrielle RoyI aI'ecriture du regard comme ala «geographie emotionnelle» (ou discours corporel), l'approche formelle occupe peu de place. S'lls ne manquent pas d'inh~ret, ils apportent moins d'eau nouvelle au moulin de Ia connaissance regienne. 11 n'en reste pas moins que, dans l'ensemble du recueil, les approches formelles dominent, faisant tantot appel a la narratologie, tantot a la stylistique ou a la semiotique. L'article de Paul Dube, qui interroge Ies . 154 LETTRES CANADIENNES 1995 motivations ala source du projet autobiographique de La detresse et l'enchantement , inaugure bien Ia serie d'etudes discursives par son examen des jeux de l'enonce et de l'enonciation. L'auteur finit par condure que, chez Gabrielle Roy, la fonction redemptrice de l'art ne reduit pas comme chez Proust l'ecart entre l'ecriture et Ia vie: au contraire, la reconciliation ne se fait pas chez Gabrielle Roy si bien que la detresse, Ie mal de vivre ne sont jamais rachetes par l'ecriture. D'autre part, trois articles analysent, avec beaucoup de justesse et de rigueur, les strategies narratives dans les CEuvres dites objectives. Estelle Dansereau met en evidence Ie car~ctere polyphonique de l'ceuvre, plus particulierernent de La riv~ere st:Lns repos et d'Un jardin au bout du monde, en etudiant I'expression de l'heterogene, c'est-a.-dire les procedes qui creent une rupture de I'enonciation et qui provoquent un melange des voix et des points de vue. C'est aussi l'ec1atement de I'univocite qui retient l'attention de Vincent L. Schonberger. Mettant en scene divers effets parodiques exploite~ par Gabrielle Roy dans Alexandre Chenevert, il fait apparaitre sa volonte de Cfeer une discordance entre les discours institutionnels, figes et sclerosants, et Ie Iangage litteraire, souple et ludique. Comme les pnkedents , Madeleine Frederic fait la preuve que narration omnisciente et objectivite ne sont pas synonymes. Faisant ressortir diverses strategies...

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