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282 LETTERS IN CANADA 1994 sure - difference et articulation -, en complementarite (poetique, textuelle ). » Sas pose, comme toute entreprise de ce genre, la question du rapport a la litterature. Dans cette perspective, les gloses de l'essayiste, si elles permettent un eclairage different, n'en distillent pas moins, parfois, une sorte de previsibilite dans l'imprevisibilite. A force d'etre Ie greffier exuberant de la materialite textuelle, Gervais ne transforme-t-il pas ce parti pris en procede? Certes, dans Ie meilleur des cas, il multiplie Ie sens possible des textes; il propose des lectures prismatiques, kaleidoscopiques. Mais, une telle «deconstruction-reconstruction» ne Ie conduit-il pas vers une impasse, qui consiste areproduire sans fin un serpent textuel qui se mord la queue (si je puis me permettre une telle metaphore)? Quand Gervais decortique, avec la meme ferveur textuelle, des poemes de Georges Perec et une chanson de Clemence Desrochers, ne denature-til pas sa methode analytique? Curieusement, je me posais cette question au moment meme OU je lisais, dans La mort du grand ecrivain d'Henri Raczymow, ce passage apropos de Roland Barthes : «Pourtant, dans cette attention aux seuls codes formels qu'il s'agissait d'expliciter, Ie risque etait grand de donner Ie sentiment que tout se valait, et que Ie catch ou Ie message publicitaire ou la mode ou Racine constituaient autant d'objets egalement legitimes, sinon de purs pretextes au savant decryptage d'un systeme synchronique de signes, quel qu'il ffit [...].» Le travail critique d'Andre Gervais n'appelle-t-il pas la meme remarque? (ROBERT YERGEAU) L'autre lecture: la critique au jeminin et les textes quebecois, tome II sous la direction de Lori Saint-Martin Montreal, XYZ editeur, colI. Documents, 194 p. La passion au jeminin, sous la direction de Claudine Bertrand et Josee Bonneville Montreal, XYZ editeur, coll. Documents, 127 p. Le deuxieme tome de L'autre lecture: la critique au jeminin et les textes quebecois affirme Ie dynamisme continu de la litterature feministe au Quebec. Prolongement des analyses du premier tome (des origines jusqu'en 1970), la presente collection traite des vingt dernieres annees, regroupant les plus grands noms de la critique feministe au Quebec et offrant des aperc;us varies sur Ie statut et Ie role actuels de la litterature, de la critique et de la traduction feministes. Le livre est divise en trois parties: les theories feministes, les analyses textuelles et des reflections sur l'etat present de la litterature feministe. Dans la premiere partie, Suzanne Lamy demande aux critiques masculins de lire et de repondre serieusement ala theorie litteraire et sociale des femmes; elle insiste egalement sur la solidarite de la litterature femi- HUMANITIES 283 niste: y coexistent des voix personnelles et une voix collective. Josette Feral constate que la critique de l'ecriture feministe est et doit etre elle aussi «au feminin»: des approches traditionnelles et totalisantes telles que Ie structuralisme n'y ont pas de place, car la specificite feminine doit s'inscrire dans Ie metalangage comme dans la litterature. Pour sa part, Louise Forsyth affirme que les valeurs masculines et les discours sociaux dominants suppriment l'appreciation du feminin dans les textes, alors c'est aux lectrices critiques, en collaboration avec les ecrivaines, d'inscrire Ie feminin et de contester l'institution litteraire. Se penchant sur la traduction feministe, Susanne de Lotbiniere-Harwood fait echo a cette problematique: il faut reecrire au feminin, imposer la presence des femmes au discours a travers des jeux langagiers qui subvertissent une grammaire et un ordre social masculins. Dans la deuxieme partie, «Au plus pres du texte », Barbara Godard etudie les strategies employees dnas la revue La Barre du jour pour deconstruire Ie discours masculin et Ie reinventer au feminin: l'ecriture des femmes est ala fois resistance et beaute. Jane Moss discute Ie theatre feministe des annees 1970-1980, surtout celui de Jovette Marchessault; elle s'occupe notamment de la femme-ecrivaiile comme protagoniste et du desir de repenser les liens entre les femmes et la creation. Patricia Smart analyse comment Ie «realisme moderne» apparemment paradoxal chez France Theoret anime une realite feminine. Enfin, Karen Gould se penche sur Le desert mauve de Nicole Brossard, sous la double perspective...

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