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HUMANITIES 49' vers les Etats-Unis, l'abandon du fran~ais ou du parler acadien (aussi fran~ais, selon elle, que Ie fran~ais de France) au detriment de l'anglais (langue du succes), l'affirmation d'une fidelite d'ordre historique, celie concernant la foi traditionnelle, commentee en termes rabelaisiens. Marichette a suscite, dans I'Acadie de cette fin de siecJe, outre tout Ie doute entretenu autour de son identite, a la fois une catharsis, un vif interet, et une virulente opposition (sa 'prose' etant 'aussi detestable que baroque' (p 19) et denigrant la langue, selon Le Moniteur acadien de l'epoque, journal qui s'affichait parmi ses detracteurs). La notice biographique, pleine de suspense, ou de devoilements de mysteres relatifs ala vie de l'auteur attribue aux lettres par les Gerin, va ala chasse de la veritable identite de Marichette: un vrai roman policier. La notice historique peint une vaste fresque de I'univers politique et historique cree dans les annees posterieures ala Confederation. Le caractere foncierement oral des lettres (qui, en plus d'inserer parfois en elles un conte symbolique, divertissant, ou mythique, temoignent nettement de la transcription phonique frequente) demande iI ce qu'on les lise tout haut, comme on Ie fait pour les textes du Moyen Age: 'Toute Ie young boys, et Ie vieux itou, de la paroisse voulions se meeter pour you dire que si vous mettier encore Ie salopri de Marichette dans votre journo, coume elle a mi pour Koppe et la lexion, que j'laisserions I'Evangeline' (p 67). Le langage des lettres s'etale comme des couvertures ou 'crazy quilts' de l'artisanat acadien, selon les auteurs. L'archajsme cede souvent sa place au regionalisme, ilia forme populaire ou 'dix-septiemiste,' ou ilia creation acadienne, aux formes standard du fran~ais, ilia forme anglaise pure ou francisee, iI divers plans de manifestation du moneme, exhaustivement explique dans la notice linguistique. Table des noms, appendices, et glossaire viennent efficacement ala rescousse du lecteur non initie. Comment, desormais, ignorer cette contribution remarquable apportee au patrimoine linguistique acadien? (FRAN<;OIS DESROCHES) Cecile Huot, Dictionnnire des genres: Ie {tminin-Ie mascuIin en un elin d'reiI Editions du Meridien. 127 L'ceil est attire par Ie titre qui annonce une nouveaute; Ie sous-titre precise qu'il s'agit du genre linguistique. En matiere de langage, on distingue Ie genre grammatical du genre naturel; alors que dans une langue comme I'anglais Ie premierest determine par Ie second, Ie fran~ais affecte les noms d'inanimes d'un genre, soit masculin, soit feminin, et n'applique que partiellement Ie genre naturel aux noms d'etres sexues (d. une recrue, un tendron). Le but de l'ouvrage de Cecile Huot est de degager, dans la categorie des 492 LETTERS IN CANADA 1983 substantifs fran~ais, les terminaisons caracteristiques du genre masculin et du genre feminin: 'notre objectif est de mettre II la portee de la main ... et de I'ceil, une methode facile et rapide de trancher les questions courantes creees par Ie genre, ce qui nous a fait eliminer les developpements semantiques au techniques' (Avant-propos, p 9; italique dans Ie texte). Les terminaisons, accompagnees d'exemples de mots, sont rangees par ordre alphabetique, ce qui a valu ill'ouvrage Ie nom de 'dictionnaire: alors que dans l'esprit de l'auteur il s'agit plutot d'un manuel de poche: 'Ies dictionnaires suppleent iI l'exigujte des cadres que nous nous sommes fixes en vue de faire de ce manuel un vade-mecum d'un format pratique et facile iI consulter' (Introduction, p 13). L'economie et la facilite ant dicte deux choix aux consequences facheuses. Premierement, sont eliminees 'Ies terminaisons ... qui designent avec evidence des hommes au des femmes, des animaux males ou femelles, c'est-il-dire des noms dont Ie genre est naturel au motive' (pp "3- 14). On pourra objecter que puisque l'ouvrage, qui ne pretend pas a l'exhaustivite, se contente de donner quelques exemples pour chaque type, cette economie n'accomplit rien. En l'occurrence, telle qu'elle est appliquee, cette mesure fausse les donnees: -eur masculin (personnes masculines et pieces mecaniques) est donne camme exception a -eur feminin plutot que comme forme apart; puisqu'elle peut porter la marque 'femelle: la terminaison -trice (cicatrice, tabulatrice, calculatrice, matrice, tectrice, motrice, locomotrice, automotrice - taus noms feminins) est supprirnee ; en revanche, -euse (balayeuse, faucheuse, lessiveuse, etc.) y est. II y a aussi, parmi les exemples, beaucoup de ces mots 'qui designent avec evidence des hommes au des femmes' (d. supra): nonne, precieuse, vieillard, emigre, naufrage, epicier, jardinier, mercier, orphelin, voisin, youpin ... La trentaine de noms masculins en -aud (p 80) comprend presque vingt mots de ce type. L'auteur a eu tort de refuser Ie debat semantique qu'elle laisse entrevoir fragmentairement dans des notes (voir surtout pp 111, 112 et 114) et en citant des sources diverses O.-Cl. Corbeil, M. Grevisse, P.-A. Chouinard, R. Dubuc, J. Landry) dans les pieces liminiaries et les appendices (sur Ie sexe des mots, la feminisation des titres). Tout comme Ie semantique, Ie fonctionnel est passe sous silence. S'appuyant sur l'autorite de A. Rigault (etude des marques du genre en fran~ais oral, dans La Grammaire du fran,ais parle), Huot recuse les suffixes pour leur preferer les terminaisons - priorite donc de la forme sur la fonction. Mais Iii au Rigault avait fourni des resultats precis sur la specificite des phonemes finaux (/01masculin dans 841 mots sur un total de 865, /zl feminin dans 55" sur 612), les listes de Huot rendent hasardeuse toute interpretation. Les rubriques sont iI base tantot phonetique: -aiel-aile, -ancel-anse, -aul-audl-aut, -orl-ordl-ors/-ort; tantot graphique: -er (lei au lerl, -en (lenl au lEI). La rubrique -er comprend 43 mots, dontseulementtrois qui seprononcentlerl (hiver, enfer, Ulster), tout comme les deux 'exceptions: meret cuiller. La terminaison -aison ayant ete HUMANITIES 493 classee comme feminine, une autre terminaison -son est donnee comme masculine, ce qui fait considerer guerisan et pamaisan comme exceptions ii la regIe; la rubrique -son masculin ne renferme en fait que quinze exemples de noms masculins, contre onze noms feminins auxquels il faudrait ajouter trahison, garnisan et claison - donc quatorze en tout. Les exemples sont systematiquement donnes en listes ouvertes (Ie dernier item est toujours 'etc.'), cependant que les exceptions sont presentees en listes apparemment closes. Notons, parmi les exceptions oubliees: (a) -ale/-aile, f: dlidale, regale- ce qui porte l'effectif des noms masculins Ii dix contre vingt noms feminins cites; (b) -ee, f: macchabee, apogee, trochee; (c) -eur, f: ClEur, pleur, chlEur, vecteur, secteur; (d) -ase, f: rose (couleur - cf. bleu s.v. -eu); (e) -is, m: fais: (f) -it, m: chienlit; (g) -non, m: guenan; (h) -amme, m: pomme; (i) our, m: caur. Notons egalement les rubriques oubliees -ique (f), ing (m). L'ii-peu-pres de I'application d'une approche formelle rend I'ouvrage peu fiable comrne outil pedagogique. L'on se demande, a ce propos, pourquoi I'auteur a utilise comme source un ructionnaire de rimes de '925, alors qu'elle avait ii sa disposition Ie tres complet Dictionnaire inverse d'A. Juilland qui donne, pour chaque terminaison, des listes de mots completes avec !'indication du genre des noms. La primaute de la forme deforme parfois la realite linguistique: ainsi, par exemple, les homonymes (vase mlvase f; coche mlcache f), voire les homophones (jaretlforet), sont pn'sentes comme des mots polysemiques (d. 'Quelques noms dont Ie genre varie d'apres Ie sens: p 112). Le manque d'un classement rigoureux, Ie manque de listes exhaustives et de statistiques probabilistes, renvoient fatalement I'usager au dictionnaire de langue. Il est ii regretter aussi que la liste de 'quelques pays et regions du monde' qui clot Ie livre soit tres incomplete: Vatican est donne (sans indication de genre), mais non Suede, Ceylan mais non Sri Lanka, et Terre-Neuve seule des provinces du Canada. (T.R. WOOLDRIDGE) WRIT '4, Translation Issue. Edited by Roger Greenwald. Innis College, University of Toronto. 166. $12.00 WRIT has appeared approximately once a year since '970. Its aim is to publish good fiction and poetry by people who, for the most part, are not yet well known. WRIT '4 is a speCial issue devoted to translations of recent fiction and poetry from, in general, less frequently translated European languages: Czech, Russian, Ukrainian, Yiddish, German, Latvian, Polish, Hungarian, Romanian, Greek, Norwegian, Swedish, and Danish. Most of the material appears in English here for the first time. Twenty-four writers are included in the handsome volume, designed by the editor, Roger Greenwald. Only two of these, Josef Skvorecky and Boris Pasternak, are known to the Canadian reading public. The other ...

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