Romans

332 LETTERS IN CANADA 1982 bumbling brings him. The author controls Danny's voice - it aches of teenaged melancholy cum cosmic hopelessness - with remarkable delicacy and consistency: 'What are you punishing me for, God?' Danny laments; 'Why did you make girls in the first place if a good Catholic can't even lay a hand on them?' Skvorecky's mastery of tone - his ability to keep all that self-mocking wistfulness singing above his knowledge of evil - is near-perfect. If it were not for that ugly presence, then - a harsh uniform, an absurd regulation, a guttural - The Swell Season would be a celebration of immaturity in the manner of Kerouac or Thomas Wolfe. As it is, the efforts of Danny and his friends - to pursue girls, to play jazz - must always be seen in the perspective of the war, understood as a fabulous interlude, an idyl history will not permit again. Skvorecky never intrudes to point this moral, to darken his tale; the irony is all in the resolute magic of his tone and his telling. It's an irony hauntingly doubled, deepened, in one of the book's epigraphs, from Hawthorne: 'Sublime and beautiful facts are best understood when etherialized by distance.' Fiction in Canada , 1982, is fortunate to have The Swell Season. Romans JACQUES MICHO N Sur Ie plan romanesque, l'annee 1982 se situe a la hauteur de l'annee precedente: une production relativement variee ou semblent dominer encore Ie roman historique, la fresque sociale et Ie roman psychologique. Le recit d'avant-garde se taille encore une bonne place alars que I'on voit s'implanter des genres jusqu'ici negliges, comme Ie roman policier, Ie roman de science-fiction et Ie recit fantastique. Si ces derniers genres ne sont pas nouveaux dans la production quebecoise, ils semblent aujourd 'hui trouver un public plus receptif et gagner la faveur des chroniqueurs litteraires et des instances de consecration, comme en temoigne I'attribution du Prix Robert-Cliche au roman de Chrystine Brouillet, Chere voisine. Ce prix qui est en train de devenir un evenement litteraire annuel, semble favoriser d'ailleurs cette nouvelle litterature plus commerciale, plus proche des interets presumes du grand public. Les romans de Louis Caron peuvent etre classes dans la categorie des ouvrages a grande diffusion. Dans La Corne de brume (Boreal Express, 271, $12.95 broche), Ie deuxieme tome des Fils de la liberte, on retrouve Ie conteur convainquant et efficace du Canard de bois (1981). Le narrateur astucieux, doue, qui excelle dans la narration et la description epique des affrontements entre I'homme et la nature, raconte l'histoire de son pays sans se sentir oblige de faire vibrer la corde nationaliste. Chez lui ROMANS 333 les ~venements historiques servent surtout de toile de fond al'aventure particuliere d'un individu qui, par son implication dans sa societe et dans son epoque, devient un h~ros exemplaire et typique. Alars que Hyacinthe Bellerose incarnait Ie liberal epris de justice de 1837, Tim Bellerose, Ie heros de ce deuxieme volet, represente I'homme plus pragmatique des ann~es 1860. II figure l'entrepreneur canadien-fran,ais, ..pre au gain, ambitieux, qui voit les possibilit~s de neussite dans Ie commerce du bois devenu a l'~poque de la Conf~deration Ie moteur de l'economie canadienne. Pour lui la revolte politique ne peut etre qu'un obstacle, une diversion st~rile. 'La vraie grandeur n'est pas ailleurs que dans I'accomplissement du but qu'on s'est fixe. Tim ressassa son ideal. Sartir du rang II n'importe quel prix' (p 180). De la II dire que la fm justifie les moyens, il n'y a qu'un pas que Bellerose a vite franchi et qui provoquera sa perte. L'affaire Louis Riel permet au narrateur d'indiquer ce qui distingue Tim de son pere adoptH, de montrer que I'aventurier commer,ant de 1860 n'a plus rien a voir avec Ie revolte romantique de 1837. Contrairement a ce dernier qui n'aurait pas hesite a s'enroler dans l'armee de Riel, Tim va jouer Ie jeu de la concurrence et du capitalisme metropolitain . Et il sera vaincu comme...