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'Empale sur Ie gla,on d'une attente austere: ce commentaire: 'Le "gla,on" penNre jusqu'au centre de la digestion pour figer les reves de la nourriture' (p 71). II ne s'agit pas d'occulter les qualites de l'ouvrage: sa coherence, la minutie d'une lecture qui s'eHorce de faire participer Ie lecteur aux images du poNe, la mise en valeur de ce qui fait I'essence de cette entreprise d'ecriture; regrettons seulement que l'emondage necessaire n'ait pas eM opere de maniere plus decisive. . (MICHEL PARMENTIER ) Jean-Louis Major. La Nuit incendiee Lignes quebecoises. Les Presses de I'Universite de Montreal. 136 Peu d'analyses critiques du fameux Vierge incendie ont ete ecrites ou Iivrees au public entre 1948 et 1978. La Nuit incendiee de Jean-Louis Major pallie ace manque en faisant d'une pierre deux coups puisque ce n'est pas seulement Le Vierge incendie qU'elle nous interprNe mais egalement La Nuit du 15 au26 novembre 1948. Le titre meme du recueil de Jean -Louis Major indique donc un bond associatif entre les deux oeuvres de LapOinte, bienvenu du reste et parfaitement justifiable. La collection alaquelle appartient ce volume - Lignes quebecoises merite du reste un bref commentaire ne Wt-ce que parce qU'elle a contribue nombre d'etudes critiques importantes ces dernieres annees et divise sa production en 'Iignes serielles' (analyses portant sur un auteur, un genre ou meme un theme) et 'lignes textuelles' (portant sur un recueil particulier). Le texte de Jean-Louis Major appartient naturellement ala deuxieme categorie. Ses methodes, tant pour Ie Vierge que pour La Nuit sont definies dans son Avant-propos et il devient rapidement evident qui si elles constituent !'interet principal de ce volume, elles s'en font egalement la pierre d'achoppement. II nous previent d'emblee que sa lecture se veut 'ici, maintenant et hors de tout repere.' II est donc clair que les procedes d'interpretation de l'auteur se passeront des bienfaits de I'histoire Iitteraire, des outils de la methode biographique ou de ceux de toute approche fondant ses principes hermeneutiques sur une base autre que Ie texte. S'agirait-il donc d'une lecture formaliste ou meme"structuraliste? Pas du tout, la demarche de Major est purement autarcique et son perimetre se refenne etroitement sur Ie lecteur face aun corps textuel. On pourrait songer un moment que son experience critique se fera strictement phenomenologique puisqu'i1 nous avertit qu'il va 'en chaque poeme refaire I'apprentissage des mots et des sens, noter I'instantane ... susciter I'immediate presence de la poesie, la provoquer, s'y livrer.' Les praticiens de la lecture phenomenologique ne seront cependant pas salisfaits et pour cause puisque les premisses de !'interprete ou son 466 LETTERS IN CANADA 1978 repertoire analytique ne sont jamais dairement etablis. Ce qui nous est cffert, par c~ntre , c'est une decouverte discontinue et emerveillee des objets linguistiques du texte, une marche ala fois tatonnante et excitante au milieu de ses dedales et une prise de possession totalement impressionniste de ses elements. La continuite n'est pas une des vertus de la lecture de Major. On nous retorquera peut-etre qu'elle n'est pas non plus l'un des traits marquants des ceuvres examinees. Mais ('est justement cette osmose entre la demarche creatrice de Lapointe et I'approche critique de Major qui nous apparait dangereuse. Il aurait du etre possible - sans detruire I'immediatete de cette experience du texte, si importante pour Major d 'etablir les principes de la disruption textuelle et d'analyser ensuite les effets qu'elles produisaient sur lui. Il nous parle de choc. Si donc il y a choc c'est que Major est surpris dans son attente et que ce texte utilise certains procedes dont il n'a pas ou guere fait I'experience. Mais au lieu d'une analyse du texte c'est une absorption de celui-ci que nous observons . Major ne se detache jamais de I'objet de son etude et erige cette impossibilite en principe methodologique: 'il faut se perdre en ce langage en corps perdu, s'egarer en ce refus de toute orientation, I C'etait...

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