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176 LETTERS IN CANADA 1988 bilan penche nettement vers Ie passe. Plus qu'il ne faut? Jugement difficile: la menace de disparition de ce fragile patrimoine ne representaitelle pas en meme temps Ie point de depart et la raison d'etre de cette· entreprise unique mais problematique? La redaction etant sise aOttawa, il n'est guere etonnant que la capitale soit privilegiee ici. 0'ou, parfois, de curieux problemes de perspective a mesure qu'on s'eloigne de ce foyer: Si les Presses de l'Universite d'Ottawa sont jugees dignes d'un article, pourquoi pas celles de I'Universite de Toronto, d'ou sont sortis plus de volumes sur la francophonie que des editions Prise de Parole, du Vermillon, Marois, Perce-Neige et d'Acadie prises ensemble - maisons qui meritent chacune leur entree? Plus loin de I'Outaouais, les coquilles et les erreurs se font d'autant plus nombreuses. Pour I'Acadie: 'Pokeymouche' pour Pokemouche, 'Inkeman' pour Inkerman , 'Margare' pour Margaree; confusion totale entre la ville de Chatham, NB (sur laquelle on nous promet aplusieurs reprises un article introuvable) et Chatham, Ontario, et j'en passe ... Et que diront nos pauvres Madelinots, dont l'archipel serait desormais situe au centre de la selve neo-brunswickoise, 'a 130 km a['ouest de I'lle-du-Prince Edouard' - invention aussi deroutante, certes, que celle de faire mourir Champlain al'age de 125 ans! Dans la meme veine, et meme si l'on reconnait la necessite de restreindre les dimensions physiques de l'ouvrage, fallait-il vraiment une vingtaine de lignes de texte chacun pour les sportifs AI Arbour, Lou Boudreau, Ron Guidry, Denis Potvin, I'essayiste-historien americain Will Durant, Robert Cormier (autre Americain qui n'ecrit qu'en anglais) et Ie general Curtis Lemay, tandis que les Eddy Boudreau, Marius Barbeau et des institutions telles l'Association France-Canada et l'Association Quebec-Louisiane, les joumaux l'Aviron et I'Opinion publique en meritent apeine la moitie? On pourrait evidemment prolonger la liste de ces defauts, caracteristiques d'une entreprise menee par des specialistes de I'une seule des multiples francophonies nord-americaines. Une telle enumeration serait sans doute souhaitable en vue d'une re-edition eventuelle de ce tome. Pour Ie moment, contentons-nous de celebrer l'accomplissement reel que represente ce Dictionnaire: il est destine a devenir un ouvrage de reference generalement sur et surement fort utile pour tous ceux qu'interesse, dans ses dimensions temporelles et spatiaIes, Ia grande diaspora francophone sur ce continent. (L.E. DOUCETTE) Dictionnaire du franr;ais plus: al'usage des francophones d'Amerique.. Redacteur principal: C. Poirier Montreal, Centre Educatif et Culturel. xxiv, 1856. $49.95 Ce dictionnaire, redige par I'equipe du Tresor de la langue fran~aise au HUMANITIES 177 Quebec, repond ades voeux emis depuis plusieurs annees et articules de fa<;on particulierement claire et pressante a l'occasion d'un colloque tenu al'Universite Laval en 1985 pour marquer Ie Iancement du Volume de presentation du Dictionnaire du franfais quebecois, oeuvre de la meme equipe Iexicographique (voir UTQ, vol 57). A Ia suite de mutations sociopolitiques importantes - Ia Revolution tranquille et Ie mouvement independantiste - l'on a ressenti dans une bonne partie de Ia societe quebecoise, et parmi les enseignants en particulier, Ie besoin d'une reconnaissance linguistique de Ia nouvelle autonomie culturelle. Toute communaute ayant ses institutions propres, sa culture specifique et une langue de communication commune qui vehicule ces valeurs eprouve Ia necessite de codifier cette derniere. Ce fut Ie cas des nations europeennes aI'epoque de la Renaissance, ce fut aussi celui des Etats-Unis au XIxe siecle; c'est actuellement Ie cas du Canada fran<;ais. C'est dans ce contexte que Ie DFP prend tout son sens et doit etre considere comme revolutionnaire. Une communaute linguistique se reconnait avant tout dans Ie dictionnaire, dictionnaire de Ia langue generale s'entend. Les productions anterieures n'avaient pas su gagner I'adherence du public et Ie soutien des linguistes a cause de defauts methodologiques ou d'intentions non normatives. Le Belisle, sur Ie plan du contenu, avait greffe sur un dictionnaire du fran<;ais classique (Ie Littre-Beaujean) un certain nombre de quebecismes marques comme tels et qualifies de corrects ou incorrects; Ie Bergeron, publie autant comme pamphlet polemique que comme description linguistique, n'a voulu enregistrer dans ses pages que Ie vocabulaire specifique au Quebec (voir UTQ, vols 50 et 51). Ce qu'il fallait pour remplir cette case vide, c'etait, comme on a pu Ie dire, un 'Petit Robert quebecois.' Le PR s'est impose en France comme ouvrage de reference du grand public instruit, et par consequent etait devenu Ie modele pour une realisation quebecoise. Le grand merite des auteurs du DFP est d'en avoir tire toutes les conclusions logiques. Dans Ie PR la langue generale non marquee est celIe du fran<;ais de France standard; Ies registres litteraire, technique, familier, populaire, etc sont signales par des marques appropriees; de meme, les regionalismes et les xenismes ('Belg.,' 'Suisse,' 'Can.') sont distingues. Le DFP fait de meme, sauf a mettre Ie fran<;ais quebecois standard a la place du fran<;ais de France et de signaler ce dernier, lorsque son enregistrement est juge approprie, comme variante geographique particuliere ('France'). CeUe conception d'un dictionnaire du fran<;ais quebecois a tout de suite souleve l'enthousiasme du public et attire l'attention des media - articles dans tous les journaux et magazines, interviews dans les studios de radio et de television. Si on a pu relever des insuffisances dans Ie vocabulaire consigne et la description qui en est donnee, on a su aussi reconnaitre la haute competence des lexicographes et apprecier que l'ouvrage qui vient 178 LETTERS IN CANADA 1988 de sortir n'est qu'un premier essai qui ira en se perfectionnant d'une edition a1'autre. Les auteurs sont clairs sur ce dernier point; ils veulent tirer tout Ie profit possible des avis et critiques emis a1'egard du DFP. Voici donc quelques observations de detail. II faut d'abord savoir que Ie DFP, comme tout dictionnaire, n'est pas parti de rien. II est, al'origine, un dictionnaire Hachette (France) quebecise (Ie CEC est une filiale d'Hachette). Une difference essentielle pourtant entre Ie Belisle (Littre plus) et Ie DFP est que celui-ci est Hachette plus et moins et que Ie plus et Ie moins sont Ie fait de lexicographes professionnels oeuvrant dans un Quebec plus propice a la realisation d'une telle entreprise; ajoutons a cela la mise acontribution des tres riches archives reunies au Centre du TLFQ en vue de la confection du grand dictionnaire historique (voir UTQ, vols 47 et 49). Inevitablement les origines fran<;aises du DFP se font parfois trop sentir. Par exemple, gosse defini 'enfant' a l'exclusion de 'testicule'; catin defini d'abord 'prostituee' et seulement ensuite 'poupee' et 'pansement.' Anormale aussi - je remercie une etudiante quebecoise, Patricia Gendreau, de m'avoir foumi cette liste - l'inclusion des termes sexuels con, depuceler, nichon, !outre, alors que quidoune, pissette, pelote/ plotte, bizoune n'y sont pas. En revanche, si l'article ecole inclut grandes ecoZes (expression fran<;aise), il donne egalement ecoZe polyvalente; l'adresse C.E.E. (institution europeenne, mais qui doit faire partie des connaissances du Quebecois instruit) est suivi de cegep et cegepien. L'article commission, apres avoir parle des commissions scoZaires, se termine par un developpement encyclopedique consacre a commission d'enquete, puis a commission parlementaire. Malgre les imperfections de sa premiere materialisation, Ie DFP s'est immediatement impose comme modele d'un dictionnaire general du fran<;ais quebecois en un volume; il sera suivi surement, non seulement de reeditions revues et corrigees, mais aussi d'imitateurs. Pourla sante de la langue fran<;aise au Canada, on ne peut que Ie souhaiter. (TERENCE RUSSON WOOLDRIDGE) Jeanne d'Arc Lortie, avec la collaboration de Pierre Savard et Paul Wyczynski. Les Textes poetiques du Canada fran~ais, 1606-1867, edition integrale annotee. Vol r: 1606-1806 Fides 1987. lxvii, 613. $49.95 Sister Jeanne d'Arc Lortie has devoted a lifetime of research to collecting and studying verse production of French-Canadian writers before Confederation. Her 1972 doctoral thesis, La Poesie nationaliste au Canada franfais (1606-1867), published in 1975, is the standard study of the subject. With the present volume, she begins the publication of the 3,500 poems, totalling 220,000 lines of verse, that she has collected. The project ...

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