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HUMANITIES 209 cette conscience qui est Jl'apanage de l'homme' (sic) (Dupre) est revendiquee encore pour Ie sujet feminin. Ce qui semble se passer, c'est premierement une confusion theorique entre /femmes/, subjets d'action et d'enonciation et /Femme/, pole de la division semiotique et ideologique des sexes (donc discursive et variable). C'est done une metaphysique de la presence qui continue de s'ecrire, en faisant d'une part, des discours mediatiques des 'informations brutes,' misogynes 'essentiellement,, contre lesquelles il nous faut lutter, et qui, de l'autre, Jincarne' et singularise les textes ecrits par des 'lesbiennes radicales' d'une presence positive; l'auteur est mort, mais pas l'auteure. Les discours masculins n'ont pas de sujet d'enonciation; en tantque produits et non productions, ils proviennent de la force occulte J des hommes' non identifiee quant a sa provenance; quant aux textes de femmes feministes radicales, ils sont avant tout productions de femmes; leur interpretation est ainsi deja bouclee par leur 'intention' et leur signature. C'est ici une hermeneutique 'double-standardisee' (mot de Bersianik) qui traverse Ies probIematiques. D'un cote, les nuees ambiantes des discours mal-intentionnes des medias et des critiques Jhommes' restent non analysees en tant que possiblement nostalgiques aussi d'un temps passe, angoissees devant de desert des roles socio-sexueis ouvert, et cherchant des pistes; et de I'autre, on s'abreuve a Ia Jbonne eau' des livres des femmes identifiees comme radicales . Le manicheisme inverse ne permet pas de penser ailleurs Ia di-vision sociopolitique des sexes et d'envisager comment elle est ce qui fonde toute entreprise epistemologique et toute objectification, dont Ies femmes et leurs corps (identique a lui-meme, opaque et desirable, il permet l'analogie primaire de l'objet de la science) ont toujours fait les frais. Vu Ie format de cette lecture, nous ne pourrons elaborer plus amplement en proposant des questions aux questions de ce groupe de femmes. Le debat continue dans d'autres Heux. Nous remarquerons, pour finir trop rapidernent, comment Ies entreprises theorisantes contredisent (sauf dans Ie cas mentionne de Gail Scott) Ie's pratiques poetiques qui, elles, semblent rester dans Ia noirceur et l'impossibilite qui fonde la poesie; impossibilite d'une parole du desir, car ecrire Ie corps, n'est-ce pas creuser en meme temps sa sepulture? Ainsi, les textes poetiques construisent une fiction de I'ecriture comme geste et jouissance (de l'arne, les seuls permis?), tandis que Ies fragments theoriques continuent de faire du feminisme (qui est d'abord un cri du corps opprime), un roman historique realiste, OU I'omniscience de la narratrice (sujete utopique et desiree) tente de recreer I'autorite paternelle et legale de I'auctore qui n'en finit pas de ne pas mourir. (ANNE-MARIE PICARD) Andre Brochu, La Visee critique: Essais autobiographiques et litteraires Editions du Boreal. 250, $14.95 broche Les essais I autobiographiques' precedent, dans Ie livre comme dans son 210 LETTERS IN CANADA 1988 titre, les 'litteraires,' ce qui eclaire leur fonction. Andre Brochu satisfait aux moeurs critiques d'aujourd'hui: loin de se cacher derriere une trompeuse 'objectivite scientifique,' il devoile sa subjectivite. Grace aux essais autobiographiques, Ie lecteur de La Visee critique sait d'on vient (en matiere geographique, familiale, affective, axiologique et intellectuelle) Andre Brochu, et il sait ainsi vers quoi ce dernier dirige son travail de critique, quelle est justement sa 'visee critique.' 'Autobiographies,' la premiere des quatre parties, commence par 'La meule et la riviere' (1979) qui retrace les experiences du jeune Andre avec la famille, l'ecole (dont une phrase d'une cinglante ironie nous apprend qul/Elle etait aussi - autre temps, autres moeurs - un lieu d'apprentissage '), l'Eglise (qui l'humilia), et la riviere (dont Ie souvenir lui permet de transformer un regrettable anglicisme populaire en poesie). Le deuxieme essai, 'Adeodat' (1975), est et autobiographique et litteraire puisqu'il explique la genese du roman que Brochu fit paraitre en 1973. Des pages emouvantes expliquent la 'folie' dont souffraitl'auteur et qui fit qu'Adeodat soit avant tout un livre 'fou.' Cet essai developpe aussi la theorie selon laquelle c'est grace au defoulement que Ie createur fait oeuvre...

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