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ROMANS 45 cosmopolitismecree par des ",ferences aux Etats-Unis ou par des allusions 11 la culture arnericaine. De ce rapide bilan se degage Ie portrait d'une societe non pas dechiree au revollee mais certainementanxieuse. Est-ce dire que les debris du lac Meech hantent l'irnaginaire de nos ecrivains? Mais, en derniere analyse, nos romans ne parlent-ils que de nous? Que de notre espace social et geographique? Certainement pas! Pour preuve, les deux derniers textes que je vais rapidement aborder. I.e Collier d'Hurracan (Quinze, 237, $19.95) de Louis Lefebvre nous situe ala Barbade vers 1832 pour raconter l'histoire des Africains dans les lies antillaises. Comme on peut bien se l'irnaginer, c'est une histoire de cruaute, d'oppression et de tentatives vaines de liberation. Mais si cet aspect du recit peut eclairer Ie regard qu'on porte sur la situation politique contemporaine en Afrique du Sud, il faut souligner aussi que Ie roman est interessant par ses assises historiques europeennes. Le heros, qui tente de liberer les Noirs, est Ferdinand Paleologue,dernierde la dynastie grecque qui, apres avoirregne aConstantinople, est mort 11 la Barbade en 16']0. Les lecteurs qui airnent les recits denses, les recits d'amour et d'aventures les transportant dans des pays lointains au la tragedie humaine se deploie dans des espaces exotiques, apprecieront certainement la richesse de ce roman. La narratrice Alice d'Osther, Ie chat cribte d'etoiles avait deja attire notre attention par son jeune age; mais au niveau de l'originalite, elle est surpassee par Ie narrateur de{irome ou dela traduction (Lemeac, 241, $20.00) qui est un lion! C'est effectivement Ie compagnon du saint legendaire qui raconte I'histoire d'un des peres de l'Eglise, homme rendu celebre par sa traduction de la Bible en latin. Avec humour et finesse, Ie lion dresse de nombreux tableaux de la vie du saint tout en faisant revivre des temps anciens ou la question de la langue etait aussi irnportante qu'1I I'epoque actuelle. Ce second valet des Tryptiques des temps perdus de Jean Marcel se situe 11 rni-chemin entre l'essai et Ie roman par son erudition et par la finesse de l'intrigue. Apres avoir lu tous ces livres, mon collegue de New Delhi pensera sans doute que des siecles separent des romans comme Jerome de la traduction et Osther, Ie chat cribl. d'etoiles; non seuiement des siecles, mais des espaces et des styles d'ecriture. Mais ce qui se manifeste incontestablement dans tous ces recits, ce qui est mis au jour, outre la question du langage et de notre pluralite culturelle, ce sont les liens que nous entretenons avec notre passe personnel, mythique et historique. Notre passe, que les romans de l'annee 1990 font revivre par la voie du discours intirne ou historique. 2 / PIERRE HEBERT Le bonheur n'est pas, 11 proprement parler, un theme particulierement frequente par Ie roman: Ie bonheur n'a pas d'histoire, au sens strict du mot, 46 LEITERS IN CANADA 1990 dans la mesure ou tout etat de stabilite s'avere incompatible avec les lois memes du n~cit. Cette difficulte ne signifie pas, bien sur, que Ie bonheur comme quete ne preoccupe pas les romancieres ou romanciers et, pour s'en convaincre, retournons lire la plupart des ceuvres de Jacques Godbout ou de Jacques Poulin. Mais combien de textes sont tout entiers consacresau bonheur? Ouvrons ainsi Iesecond volet de cettechroniqueavec Bonheurlou, de Fran,ois Gravel (Boreal, 302, $19.95). F. Gravel, qui signeiei son cinquieme roman, possede, 'mattrise' serait Ie mot Ie plus juste, I'art de divertir tout en suseitant chez son lecteur une reflexion sur des questions d'actualite, parmi lesquelles I'education designe son sujet de predilection. Cependant, il ne faut pas manquer de noter ce que j'appellerais une 'maniere' Fran,ois Gravel, qui se caraclerise par un constant effort pour interesser Ie lecteur, I'auteur n'etant pas de ceux qui ecrivent pour soi-meme; ajoutons ace souci de I'autre un style emaille de touches ironiques, voire sarcastiques, et nous voici en presence d'une ceuvre qui ne peut manquer d'interesser. D...

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