Abstract

Les politiques en matière d’éducation devraient s’appuyer sur des recherches qui distinguent les apprentissages qui se font à l’école en temps normal et les apprentissages qui se font hors des horaires scolaires réguliers. Des études américaines ont ainsi montré que les inégalités en matière d’éducation selon les contextes socioéconomiques tendent à s’accroître pendant l’été, la période la plus longue de l’année où il n’y a pas d’école. Dans cet article, nous présentons la première étude à grande échelle sur les apprentissages scolaires d’été réalisée au Canada. Nous avons recueilli des données sur l’apprentissage en littératie d’un échantillon non aléatoire de 1 376 enfants ontariens du primaire (de la première à la troisième année) au début et à la fin des étés de 2010 et de 2011. Les apprentissages scolaires d’été étaient assez inégalement répartis (avec une moyenne de zéro), et les enfants avaient fait des apprentissages avec succès ou perdu des acquis dans des proportions semblables. Nous avons observé d’importantes inégalités selon le statut socio-économique des familles, puisque les enfants de milieux aisés avaient fait des apprentissages avec succès en littératie, alors que ceux de milieux moins favorisés avaient perdu des acquis. Nous attribuons 25 % de l’écart entre les quartiles des statuts socio-économiques supérieur et inférieur que nous avons observé au début de l’année scolaire à ce qui s’était fait ou non pendant l’été précédent. En conclusion, nous présentons les implications de nos résultats en matière de politiques publiques au Canada et nous offrons quelques pistes pour de futures recherches.

Abstract

Education policy should be informed by research that distinguishes school-based learning from learning that occurs during non-school time. American studies find that socio-economic disparities in learning tend to widen over the summer months, the longest continuous stretch of non-school time. This paper analyzes the first large-scale Canadian study of summer learning. We collected data on literacy growth for a non-random sample of 1,376 Ontario children in Grades 1–3 during the summers of 2010 and 2011. Summer learning was widely dispersed with a mean of zero, and equal proportions of children had substantial learning gains and losses. There were strong disparities by family socio-economic status (SES), as affluent children gained literacy while those from poorer families lost literacy. We attributed 25 percent of the gap between the top and bottom SES quartiles at the start of the school year to the previous summer. We discuss implications for Canadian education policy and future research.

pdf

Share