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Reviewed by:
  • Imaginaires de la vie littéraire: fiction, figuration, configuration by Björn-Olav Dozo, Anthony Glinoer et Michel Lacroix
  • Edward Ousselin
Imaginaires de la vie littéraire: fiction, figuration, configuration. Sous la direction de Björn-Olav Dozo, Anthony Glinoer et Michel Lacroix. (Interférences). Rennes: Presses universitaires de Rennes, 2012. 376 pp.

Comme ne l’indique pas son titre, ce recueil de vingt-quatre articles est surtout consacré aux multiples visages de l’auteur, tels qu’ils sont représentés, le plus souvent à travers une mise en abyme, dans les textes littéraires. L’absence du mot ‘auteur’ dans le titre est sans doute lié à l’orientation théorique qui semble être à l’origine de cet ouvrage et qui est signalée dans l’Introduction de Michel Lacroix, laquelle débute par un rappel des articles de Roland Barthes (‘La Mort de l’auteur’ (1968)) et de Michel Foucault (‘Qu’est-ce qu’un auteur?’ (1969)). Prenant acte des multiples débats sur la ‘mort et résurrection de l’auteur’ (pour reprendre la célèbre formule d’Antoine Compagnon) auxquels ont mené ces textes (par ailleurs produits par des auteurs devenus canoniques), Lacroix présente Imaginaires de la vie littéraire comme une contribution ‘à l’esquisse, non pas d’une théorie de l’auteur, mais d’un chantier théorique spécifiquement consacré à l’auteur, comme fonction, fantasme et figure’ (p. 8). Cet ouvrage, qui inclut en particulier des articles sur des auteurs québécois, ne se limite pas à la littérature française. On y trouvera également quelques articles consacrés à des écrivains non francophones: Percival Everett, Helen Fielding, ou Stephen King. En général, les analyses portent sur des textes littéraires où un auteur est représenté dans un milieu social spécifique, personnage en symbiose ou en confrontation avec ceux qui l’entourent. L’auteur ne cesse donc de renvoyer métonymiquement à la littérature dont il est à la fois le produit et le producteur. Comme le précise Vincent Laisney, ‘il n’est guère de romancier au xixe siècle qui n’ait été tenté de textualiser la société littéraire de son temps’ (p. 108). Dans certains articles, on trouvera la ‘fonction auteur’ associé à d’autres, l’écrivain étant représenté en tant que fonctionnaire, journaliste, traducteur, biographe, éditeur, etc. Puisqu’il est impossible de mentionner ici tous les articles, les suivants m’ont semblé particulièrement intéressants: ‘Le Comble de la vie littéraire’ de Jean-Pierre Bertrand, consacré à une ‘sotie’ d’André Gide, Paludes (1895); ‘Le Rond-de-cuir dans le roman français’ de Cyril Piroux, qui examine les représentations, généralement négatives, du personnage du fonctionnaire gratte-papier, troublant alter ego de l’écrivain; ‘Visite au grand écrivain et récitation d’outre-tombe’ de Pascal Brissette, où le poète québécois Émile Nelligan, longtemps interné dans un asile psychiatrique, figure en tant que ‘grand écrivain déchu’; ‘Roger Nimier, personnage(s) de roman’ de Jean-Philippe Martel, où l’on retrouve un auteur qui semble de nos jours plus célèbre à travers les textes de ceux qui l’ont connu que par ses propres œuvres; ‘Le journaliste chez Balzac, ou le libéralisme dans les lettres’ de Guillaume McNeil Arteau, qui contraste la représentation balzacienne du journalisme avec le rôle social que lui confèrent des penseurs libéraux comme Benjamin Constant ou Alexis de Tocqueville; ‘Le Corps autographe’ de Paul Dirkx, consacré à un des derniers romans de Claude Simon, Le Jardin des plantes (1997); et ‘Institutions en péril: de la satire [End Page 286] dévastatrice à la disqualification parodique’ de Robert Dion et Frances Fortier, qui examinent certains textes dans lesquels des écrivains sont caricaturés à outrance.

Edward Ousselin
Western Washington University
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