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Reviewed by:
  • The French Republic: History, Values, Debates
  • Manuel Braganca
The French Republic: History, Values, Debates. Edited by Edward Berenson, Vincent Duclert, and Christophe Prochasson. Ithaca, NY: Cornell University Press, 2011. vii + 378 pp.

The French Republic n’est pas la simple traduction du monumental Dictionnaire critique de la République (Paris: Flammarion, 2002). Il en reprend un certain nombre d’entrées, une vingtaine, auxquelles s’ajoutent une vingtaine d’autres contributions commanditées spécialement pour ce volume. Celles-ci, surtout écrites par des universitaires anglo-saxons, offrent des perspectives fascinantes en interrogeant souvent les valeurs républicaines à partir de la France extra-hexagonale. La contribution de Mary Dewhurst Lewis sur l’immigration, celle d’Alice L. Conklin sur la mission civilisatrice de la République ou encore celle de Nancy L. Green sur la Cité nationale de l’histoire de l’immigration illustrent bien l’orientation ‘postcoloniale’ de ce volume, qui offre ainsi au lecteur un véritable dialogue entre historiens, sociologues et politologues se trouvant des deux côtés de l’Atlantique ou de la Manche, ce qui reste hélas assez rare. La structure de cet ouvrage est tripartite, comme l’annonce son sous-titre: une brève première partie porte sur l’histoire des Républiques, une seconde porte sur ses valeurs, et une dernière s’intéresse aux débats contemporains. Concrètement, alors que la première partie se rapproche davantage de l’histoire politique, les deuxième et troisième parties scrutent les Républiques françaises à travers des thèmes variés et souvent replacés dans le temps long. Ainsi, pour ne prendre qu’un exemple significatif, la réflexion d’Anne-Claude Ambroise-Rendu sur la notion de fraternité prend la [End Page 132] Révolution française comme point de départ et se conclut par la récupération de cette notion par la gauche (Christiane Taubira) ainsi que par l’extrême-droite (Bruno Mégret) lors de l’élection présidentielle de 2002. Certaines entrées, rares, sont davantage centrées sur le présent, comme celle de John R. Bowen sur le foulard ou celle de Frédéric Viguier sur les banlieues, par exemple. Toutes, cependant, serviront d’excellents points de départ à une réflexion que le lecteur pourra aisément approfondir grâce aux courtes bibliographies (contenant rarement plus de dix références) qui figu-rent à la fin de chaque contribution. Reste à savoir à qui s’adresse cet ouvrage. Par sa qualité et par les questions qu’il soulève, il s’adresse à tous ceux et à toutes celles qui nourrissent un intérêt pour la France contemporaine. Plus spécifiquement, il ravira certainement nombre d’enseignants qui trouveront rassemblées dans un même volume de nombreuses synthèses critiques. La brièveté des entrées (seules trois d’entre elles font plus de dix pages) ne rebutera certainement pas non plus les étudiants qui trouveront matière à réflexion à chaque page. Ce volume ne souffre selon nous que de deux défauts dont il convient à notre lecteur de décider s’ils sont mineurs ou non. Le premier est l’absence ou la quasi-absence de références aux différents débats historiographiques — notamment à ceux portant sur la Révolution française — qui, souvent houleux, occupent une place centrale dans l’historiographie et dans l’enseignement de l’histoire de France. Le second bémol, mais peut-être s’agit-il là d’une des contraintes de cette maison d’édition, est l’absence de tout index, qui rend par conséquent toute utilisation transversale de cet ouvrage assez délicate.

Manuel Braganca
Nottingham Trent University
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