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Reviewed by:
  • Textual & Visual Selves: Photography, Film, and Comic Art in French Autobiography
  • Caroline Strobbe
Edwards, Natalie, Amy L. Hubbell, and Ann Miller, eds. Textual & Visual Selves: Photography, Film, and Comic Art in French Autobiography. Lincoln: University of Nebraska Press, 2011. PP 288. ISBN 978-0-8032-3631-8. $25 (Paper).

Ce livre sur les rapports entre image et autobiographie est remarquable en raison de ses approches théoriques et de la variété d'images traitées : photographie, film, bande dessinée.

Véronique Montémont résume les débats esthétiques et philosophiques à propos du référentialisme, et analyse les interactions entre texte et image, ainsi que l'importance du non-dit et du non-montré dans la photobiographie. Malgré son impossibilité linguistique de dire le moi et par conséquent d'entrer dans le pacte autobiographique selon Philippe Lejeune, la photographie offre au lecteur le sentiment qu'elle est partie intégrante de l'auteur en tant que symbole ou objet de mémoire. Shirley Jordan étudie la relation entre photographie et intimité dans la narration autobiographique et autofictionnelle. Dans Cet Absent-là de Laurens, le flou de l'image protège l'auteure d'un trop grand voyeurisme. Dans Trajet d'une amoureuse éconduite, Brochet photographie des sphères publiques et privées dénudées, représentant ainsi avec plus d'acuité l'absence de l'ancien amant. Ce qui importe le plus est ici la représentation de la mémoire photographique, ou la photographie de la mélancolie elle-même. Natalie Edwards interroge l'absence des corps de Cixous et d'Ernaux dans les photographies de Photos de Racines et de l'Usage de la Photo. Il pourrait s'agir d'un choix féministe marquant le refus de la réification de la femme. Texte et [End Page 117] image sont orientés vers le passé chez Cixous, vers l'avenir chez Ernaux. L'absence de corps empêche l'enfermement de la personne dans une classification trop marquée et souligne sa nature plurielle et évolutive . Floriane Place-Verghnes étudie les signes possibles de crise d'identité à travers cinq œuvres photobiographiques. L'inclusion d'images dans le texte appuie la fragmentation postmoderne du sujet. L'évaporation du sujet est ensuite amplifiée par le processus d'assemblage, collage ou juxtaposition du texte ou de l'image. Les œuvres étudiées étant des œuvres de femmes, Place-Verghnes se penche enfin sur l'expérience féminine qui ressort de la photobiographie. Erica L. Johnson montre que le film L'Amant de Jean-Jacques Annaud a traumatisé Marguerite Duras, dont le roman L'Amant ne contient que des ekphrasis, et aucune photo. Or en portant le texte à l'écran, Annaud a refermé le fossé entre image et référent et conféré une nouvelle « authenticité » à l'œuvre, au détriment de la découverte de soi fluctuante et complexe de l'auteure. Johnson démontre ensuite comment L'Amant de la Chine du Nord constitue une réécriture corrective du film. Johnnie Gratton distingue les photographies « illustratives », qui peuvent avoir été posées ou altérées, des photographies « documentaires », témoins des évènements. Dans la Suite vénitienne de Sophie Calle, certaines images censées être documentaires sont davantage des illustrations d'un projet, ce qui ne subvertit pas nécessairement l'ensemble de la valeur documentaire du travail et favorise les notions de performance et d'intégrité artistique par rapport à celle d'« authenticité ». Amy Hubbell considère la mémoire sélective des Pieds-Noirs à travers la création de beaux livres photodocumentaires, tels Les Pieds-Noirs de Marie Cardinal, qui célèbre la « nostalgérie ». Hubbell note l'ambivalence de l'engagement des intellectuels dans cette entreprise de mythologisation. Enfin, l'utilisation d'internet par les communautés piedsnoires risque de déconstruire le passé qu'elles essaient d'unifier. Peter Wagstaff met en exergue l'importance de la mémoire dans la construction de l'individu. Dans W ou le souvenir d'enfance et Récits d'Ellis Island : Histoire d'errance et d'espoir, George Perec contourne son absence de...

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