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Reviewed by:
  • La nouvelle québécoise. Essai
  • Guy Poirier (bio)
Gaëtan Brulotte, La nouvelle québécoise. Essai, Montréal, Hurtubise, coll. Cahiers du Québec Littérature, 2010, 337 p., 29,95$

La nouvelle québécoise est un livre indispensable aux chercheurs qui s’intéressent à l’histoire de la nouvelle au Québec. Le titre de l’ouvrage étant suivi de la mention « Essai », des considérations génériques et idéologiques sur le développement du genre y sont étoffées aux côtés d’une suite impressionnante de résumés de recueils et de nouvelles. Ces dernières informations, que l’on pourrait qualifier d’encyclopédiques, sont une précieuse source de renseignements pour les spécialistes de la littérature québécoise et les universitaires en quête d’un sujet de recherche.

La publication comprend une courte introduction et deux grandes parties qui s’opposent tant au niveau des nouvelles répertoriées que de l’approche critique utilisée. Suivent une conclusion, une bibliographie exhaustive des œuvres et des ouvrages critiques, et un index, fort utile pour ce genre d’ouvrage. Pour les fidèles lecteurs de Gaëtan Brulotte, l’auteur précise que quelques chapitres furent publiés dans des périodiques et des collectifs (huit, en tout, dont la liste apparaîtp. 327), mais que la plus grande partie de l’ouvrage est inédite.

La première partie de La nouvelle québécoise s’ouvre avec un chapitre fort éclairant permettant de mieux comprendre les sources de la nouvelle au XIXe siècle. Cette approche critique fait cependant place, lorsque l’on aborde la nouvelle du terroir, à un chapelet de commentaires sur les grands auteurs de l’époque. Leurs noms sont d’ailleurs inscrits en lettres majuscules lors de leur première occurrence, permettant un repérage facile des différentes notices. Si des sous-titres annoncent les inflexions du genre (« La nouvelle du terroir », « La remise en question de la tradition », « Les transformations », etc.), l’implacable idéologie de l’époque force le lecteur moderne à garder son souffle. Pourtant, auteur après auteur et recueil après recueil, Gaëtan Brulotte parvient à rendre justice aux écrivains, à situer les œuvres dans la mouvance de l’époque et à offrir des résumés de ces récits. La plume du critique et nouvellier rend ce travail d’exhumation agréable malgré l’aspect répétitif de l’information. Notons quelques morceaux de bravoure : Grandbois, Ringuet, quinze pages magnifiques sur l’émergence des voix féminines (Anne Hébert, Adrienne Choquette, Gabrielle Roy et Claire Martin) au cours de la décennie 1950. Les années 1960 et 1970 se font plus dynamiques, avec une section [End Page 436] importante, bouillonnement de l’histoire oblige, sur les publications de la « Révolution tranquille ». C’est cependant avec le chapitre consacré aux années 1970 que l’on sent que Gaëtan Brulotte trouve une matière plus riche, à sa mesure. Les pages sur Yves Thériault, Madeleine Ferron, Roch Carrier, Gilles Archambault, Jean Éthier-Blais, Naïm Kattan, Adrienne Choquette, Diane-Monique Daviau sont à lire absolument. De même, l’analyse rapide mais fort juste que Gaëtan Brulotte fait de Rue Saint-Denis, d’André Carpentier, redonne à ce recueil sa juste part dans l’évolution du genre au Québec.

La seconde partie de l’ouvrage constitue, à mon avis, l’essence même du projet d’essai annoncé au début de la publication. Même si auteurs et résumés d’œuvres se poursuivent, des regroupements thématiques permettent d’avoir une vision plus scolaire des œuvres des années 1980 et 1990. Il faut dire, tout comme les titres des chapitres le précisent, que la production de recueils explose à cette époque (plus de 200 recueils par décennie).

Les remarques à propos des techniques narratives que l’on retrouve dans le chapitre portant sur les années 1980 sont éclairantes. En revanche, les thématiques identifiées ne sont pas très différentes de ce que l’on rencontre dans l’univers romanesque à la m...

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