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  • Maryse Condé: mythe, parabole et complexité
  • Edward Ousselin
Maryse Condé: mythe, parabole et complexité. Par Deborah M. Hess. (Critiques littéraires). Paris: L'Harmattan, 2011. 200 pp.

Cette étude de l'œuvre de Maryse Condé commence de façon quelque peu surprenante: les trois chapitres de la première partie sont consacrés à une présentation du milieu naturel des Antilles francophones, à une introduction à l'histoire de la région et de ses rapports avec la Métropole — 'L'histoire des Antilles, une histoire imposée par la France' (p. 20) — ainsi qu'au développement de certaines de ses traditions littéraires. Il est sans doute utile de situer l'auteure et l'évolution de son écriture (et ces [End Page 582] trois chapitres, tout comme la bibliographie, pourront probablement fournir une ressource pour les étudiants), mais on peut se demander si la plupart des lecteurs du livre de Deborah Hess, qui d'ordinaire seront déjà initiés aux multiples facettes du vaste corpus littéraire de Condé, auront besoin d'une contextualisation aussi exhaustive. D'autre part, on voit mal pourquoi il est nécessaire de préciser, dans un ouvrage d'analyse littéraire, que 'Maryse Condé est française, détenant un passeport français' (p. 9). Quant aux liens ou aux parallèles qu'établit Hess entre le niveau de complexité de la littérature des Antilles et celui des 'domaines scientifiques et mathématiques' (p. 43), ils paraissent des plus ténus. Signalons également au passage quelques erreurs mineures: 'Elle a reçue un doctorat' (p. 9); 'est loin de chronologique' (p. 102); 'la femme qui est renée' (p. 148); 'l'hiérarchie' (p. 155); 'des hommes "viriles"' (p. 155); 'étaient capable' (p. 158). Ces réserves faites, l'étude détaillée qu'a produite Hess est à recommander à tous ceux qui ont eu le plaisir de se plonger dans l'univers fictionnel de Condé. Les sept chapitres de la seconde partie, qui est consacrée à la 'quête identitaire' de Condé, contiennent d'excellentes approches critiques, offrant ample matière à réflexion. À une exception près, chaque chapitre, plutôt que d'adopter une démarche strictement chronologique, examine deux livres de Condé selon une thématique commune. Par exemple, le chapitre 6, 'Les Bords infinis', associe Célanire cou-coupé (2000) et Histoire de la femme cannibale (2005). Dans le cas du premier roman, l'analyse de Hess permet de préciser et de relier les divers éléments narratifs déployés par Condé, 'afin de mieux focaliser le récit sur la problématique de la femme dans la société guadeloupéenne' (p. 152). En ce qui concerne le deuxième, ce roman situé dans l'Afrique du Sud de l'après-Apartheid aborde 'des questions jusqu'ici irrésolues, notamment celles des rapports entre les membres de différentes races, ethnies et prises de position politiques ou religieuses' (p. 161). À noter également le chapitre 5, 'L'Effondrement des structures sociales', qui contextualise La Migration des cœurs (1995) en fonction de l'arrière-plan historique du Code noir (1685, reformulé en 1724). La conclusion, un peu mince, du livre de Hess a cependant le mérite de rappeler l'importance de l'œuvre de Condé, à la fois dans le cadre du développement de la littérature des Antilles francophones et pour sa portée universelle. Bien documentée et argumentée, d'une impressionnante densité critique en dépit de sa relative concision, l'étude de Hess fournit un examen approfondi de l'œuvre foisonnante de la plus célèbre des romancières guadeloupéennes.

Edward Ousselin
Western Washington University
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