Abstract

L'article traite d'un ouvrage pratiquement inconnu — publié dans les Mémoires de littérature, tirés des registres de l'Académie royale des inscriptions et belles-lettres — du marquis d'Argenson (1694-1757) écrit au sujet de la liberté des historiens au sein de la monarchie française. Son point de départ est une comparaison suivie des grands historiens de l'Antiquité avec les plus illustres des 'chroniqueurs' français. Le marquis voit la raison de la supériorité des historiens antiques sur les modernes dans la différence des deux régimes: tandis que les républiques antiques se caractérisaient par la liberté de leurs citoyens, la monarchie française ne réserve que la servitude à ses sujets. Dans ce qui suit j'essaye de contextualiser cette affirmation très catégorique, d'abord en définissant sa place dans les débats contemporains portant sur l'histoire et l'écriture historique, puis en montrant que son auteur, qui s'efforce dans ses ouvrages majeurs de contribuer à la 'républicanisation de la monarchie', recourt souvent à des interprétations diamétralement opposées à celle qui est en œuvre dans le texte ici examiné.

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