Abstract

The Croissant affair can be considered as a turning point – albeit largely forgotten today – in the political history of 1970s Europe. Klaus Croissant was a lawyer in Stuttgart ; his clientele at the time was mainly composed of political activists, including members of Andreas Baader’s Red Army Fraction. Croissant was accused by the German authorities of being the accomplice of his clients’ political activities, providing them with organizational resources and means of communication, therefore making it possible for them to organize a joint hunger strike. Confronted with judicial prosecution and professional sanctions, including the forced dismissal of the defense in the Stammheim trial, Croissant chose to flee his country in July 1977 and to ask for political asylum in France. This particular episode as well as the subsequent political and legal mobilization in France on behalf of Croissant’s case – against the extradition procedure launched by the Federal Republic of Germany and finally carried out on November, 16, 1977 – will provide the main focus of the article. As it reveals the complex relationship of the French left with Germany as well as the stakes of the defense of defense for lawyers, the case provides a good example of the tensions inherent to the assimilation of the defense of terrorists with the defense of terrorism in a democratic state.

Abstract

L’affaire Croissant constitue un moment décisif, bien qu’aujourd’hui largement méconnu, de l’histoire politique des années 1970. Avocat à Stuttgart, Klaus Croissant avait une clientèle composée majoritairement de militants, notamment des membres de la Fraction Armée Rouge d’Andreas Baader. Croissant fut accusé par les autorités allemandes d’être le complice des activités terroristes de ses clients, à la fois en mettant à leur disposition depuis son cabinet certaines facilités matérielles et surtout en organisant en prison des formes d’échange et de communication leur ayant en particulier permis de mener des grèves de la faim coordonnées. En butte à des poursuites, puis à différentes sanctions professionnelles (dont l’interdiction de représenter ses clients lors du procès de Stammheim), Klaus Croissant choisit en juillet 1977 de quitter son pays et de demander l’asile politique en France. C’est à ce moment de l’affaire que nous choisirons de nous intéresser, en centrant l’attention sur la mobilisation qui s’est alors développée contre la demande d’extradition formulée par la RFA, finalement satisfaite le 16 novembre 1977. Révélateur à la fois des relations complexes de la gauche à l’histoire contemporaine allemande et des enjeux pour les juristes de la « défense de la défense », l’affaire Croissant est un exemple qui permet de mettre en lumière les enjeux et les tensions propres à l’assimilation, en démocratie, de la défense de terroristes à celle du terrorisme.

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