Abstract

Dans cette étude, sera examinée la mise en scène du libertin en tant que véhicule et figure d’un discours sur les nations dans un cycle de trois fictions romanesques du XVIIIe siècle. L’original anglais, The Fortunate Foundlings (1744) d’Eliza Haywood, forme la base d’une « imitation de l’anglais » de Crébillon-fils, Les Heureux Orphelins (1754), avant d’être remanié une seconde fois par le romancier anglais Edward Kimber, The Happy Orphans (1759). Dans cette suite d’adaptations romanesques, nous nous focalisons sur le parcours d’un seul personnage, le libertin, dont la caractérisation varie également selon l’approche—culturellement déterminée—des auteurs. Cette attention exclusive pour le (discours) libertin nous permettra d’aborder le triptyque des « heureux orphelins » par le biais d’une lecture imagologique—c’est-à-dire une étude de la mise en scène fictionnelle d’images nationales—qui prend en outre une portée morale. Comme il s’avérera, à travers la figure du libertin, les images nationales sont souvent, sinon subordonnées, du moins mises au service d’un discours sur la séduction de l’Autre.

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