Abstract

En se fondant sur une enquête de terrain effectuée à Montréal et à Ottawa de 2005 à 2009 auprès de personnes itinérantes judiciarisées et d’acteurs œuvrant à différents niveaux dans le processus de pénalisation et de judiciarisation, cet article propose une analyse des stratégies de contrôle dont les personnes itinérantes font l’objet, ainsi que de leurs parcours judiciaires pour des infractions pénales liées à leur utilisation des espaces publics. Les auteurs suggèrent que la question de la visibilité ou de l’invisibilité des personnes itinérantes est au cœur des tensions que vivent les personnes itinérantes dans leur rapport au système pénal. Alors que leur visibilité dans les espaces publics contribue à leur identification et à leur profilage sur la base de caractéristiques sociales, lorsqu’elles se retrouvent prises en charge par le système judiciaire, c’est plutôt leur invisibilité qui porte atteinte à leurs droits les plus fondamentaux et entrave leur accès à la justice.

Abstract

This article is based on fieldwork conducted in Montreal and Ottawa, between 2005 and 2009, with homeless persons in the criminal justice system and actors working at various levels in the criminalization and prosecution process. It analyses the strategies of control applied to homeless persons and their experiences in the judicial system in relation to criminal offences associated with their use of public spaces. The authors suggest that the issue of the visibility or invisibility of homeless persons is central to the tensions that characterize their dealings with the criminal justice system: although their visibility in public spaces contributes to their identification and profiling based on social characteristics, invisibility leads to violations of their fundamental rights and is a barrier to access to justice when they become involved with the justice system.

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