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Reviewed by:
  • Rousseau et les philosophes
  • Edward Ousselin
Rousseau et les philosophes. Édité par Michael O’Dea. (Studies on Voltaire and the Eighteenth Century, 2010:12). Oxford: Voltaire Foundation, 2010. xi + 273 pp., ill. Pb £65.00; €72.00; $104.00.

Ce numéro de SVEC consiste en un recueil de dix-neuf articles organisé autour de la place ambivalente qu’occupe Jean-Jacques Rousseau parmi les — ou en opposition aux — divers philosophes des Lumières, ce que Bruno Bernardi appelle ‘ce rapport de dedans/dehors, cette position à la fois centrale et marginale dans son siècle’ (‘Sur le concept de lumières publiques: Rousseau comme Aufklärer’, p. 19). Étant donnée la [End Page 90] diversité des articles, ce livre relève d’une approche panoramique: y sont abordés quelques-uns des nombreux aspects polémiques de l’œuvre de Rousseau, les transformations de ses rapports personnels avec certains des philosophes (en particulier Grimm, Diderot et d’Holbach), ainsi que ce que l’on pourrait appeler des études de cas sur les sources de conflit (le matérialisme, la musique, la démocratie représentative, le commerce) entre Rousseau et les partenaires/adversaires conceptuels de son époque. Divisé de façon quelque peu arbitraire en trois parties principales — ‘Situer Rousseau’, ‘Lire Rousseau’ et ‘Dialogues et confrontations’ — Rousseau et les philosophes se clôt sur un passionnant article rétrospectif de Mark Hulliung, qui retrace l’évolution de la place de l’œuvre rousseauiste dans les débats (ou ‘Enlightenment Wars’) encore en cours sur les retombées sociales et politiques des Lumières. Le choix de ce dernier et remarquable article découle du fait que, comme le signale Michael O’Dea dans son Introduction, plusieurs des auteurs de ce volume saluent ‘l’apport de Mark Hulliung, qui donne à un livre important le titre The Autocritique of Enlightenment: Rousseau and the Philosophes’ (p. 4). Comme c’est souvent le cas dans un tel recueil, qui est nécessairement hétérogène, chaque lecteur fera son choix parmi les autres articles proposés. Presque tous étant d’un haut niveau critique, les suivants m’ont semblé particulièrement dignes d’intérêt: ‘Une philosophie pour les autres’, d’Alexandre Provencher-Gravel, qui examine de quelles façons Rousseau cherche à se démarquer des (autres) philosophes, dans la troisième promenade des Rêveries, en usant des concepts de ‘vérité, utilité et sincérité’ (p. 67); ‘La Fiction de l’autre dans le portrait de soi: le rôle des figures de Grimm, de Diderot et de d’Holbach dans Les Confessions’, de Caroline L. Mineau, qui retrace les techniques (alternant entre l’autobiographie et la fiction) utilisées par Rousseau pour établir un ‘portrait idéalisé de lui-même’ en le contrastant avec ceux de ses anciens amis philosophes, en particulier avec ‘celui sans doute tout aussi exagéré qu’il trace de Grimm’ (p. 140); ‘Une dette non avouée: Rousseau, Diderot et l’Encyclopédie’, d’Ourida Mostefai, qui insiste sur le fait que, malgré ses dénégations réitérées, ‘Rousseau n’est pas, comme il le prétend, isolé et déplacé dans cette entreprise’ (p. 146) menée par Diderot (et d’Alembert); et ‘Another Dangerous Supplement: Diderot’s Dialogue with Rousseau in the Supplément au voyage de Bougainville’, de John T. Scott, qui met en relief les ressemblances, plutôt que les sujets de discorde, entre les deux auteurs en ce qui concerne leurs méthodes respectives pour représenter les relations et/ou les oppositions entre nature et culture: ‘rather than stressing their different answers, we should emphasize that Rousseau and Diderot were asking a common question’ (p. 190).

Edward Ousselin
Western Washington University
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