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Reviewed by:
  • Tombeau d'Honoré de Balzac
  • Paul Perron (bio)
Stéphane Vachon , 1850. Tombeau d'Honoré de BalzacMontréal, XYZ é diteur, coll. Documents, Paris, Presses Universitaires de Vincennes, 2007, 664 p., 50$

Stéphane Vachon, balzacien patenté, dans un livre qui fera date pour ce qui est des études romantiques ainsi que celles de l'histoire littéraire, a érigé un véritable monument de la presse, pour la plupart parisienne, des jours qui précèdent et les mois - jusqu'à la fin décembre 1850 - qui suivent la mort de l'auteur de La comédie humaine, survenue le dimanche 18 août à Paris, en son domicile, rue Fortuné 14. Le corpus de 188 articles de presse est organisé selon l'ordre chronologique, par jour [End Page 598] de parution, et les titres des périodiques qui paraissent chaque jour par ordre alphabétique. Cet ouvrage est précédé d'une longue introduction détaillée qui témoigne des connaissances profondes et sû res du critique de la première moitié de XIXe siècle. Vachon se penche sur les périodes qui précèdent et qui suivent la mort de l'auteur évoquant la situation politique après l'élection présidentielle de décembre 1848 et législative de mai 1849 ainsi que le passage de la loi « Falloux » de mars 1850 qui ouvre l'éducation grandement aux écoles confessionnelles. Il démontre comment la mort de Balzac coïncide avec une réaction royaliste et antirépublicaine qui voudrait empêcher la victoire des libéraux aux élections prévues en 1852.

Après avoir situé le décès de Balzac dans un contexte politique et social, l'auteur se penche sur le grand nombre d'ouvriers qui ont suivi le cortège ainsi que les personnages politiques, hommes de lettres, journalistes, artistes qui ont commenté l'événement, tout en soulignant l'absence des corps constitués de l'É tat ainsi que du petit nombre de représentants de l'Académie qui a refusé la candidature du romancier. Toutefois, il note la présence de cinq académiciens venus à titre individuel et se focalise sur l'oraison funèbre prononcée au Père-Lachaise par Victor Hugo qui s'approprie le moment pour récupérer dans son propre projet politique et idéologique « l'oeuvre immense et étrange » du romancier comme étant le produit « de la forte race des écrivains révolutionnaires », recevant une ovation de la foule qui assiste aux obsèques.

Suivent des considérations sur l'héroïsation de Balzac, sur les témoignages personnels et autres de son comportement durant la difficile période à partir de 1848 quand se manifestent les symptômes de sa maladie : ses troubles cardiaques et pulmonaires croissants qui provoquent de violentes douleurs et l'empêchent de rentrer à Paris depuis la Pologne où il se trouve en visite depuis plus d'un an chez Madame Hanska qu'il projetait d'épouser. Vachon cite Barbey d'Aurevilly, qui compare la souffrance et la mort de Balzac à celle de Louis XIV et Philippe Busoni qui compare l'élaboration de La comédie humaine aux efforts héroïques et inlassables de Charlemagne qui consolide son empire. En outre, la réputation de l'architecte de ce monument littéraire dépasse les frontières nationales, à en juger par le grand nombre d'étrangers européens, américains, égyptiens et asiatiques qui assistent à ses obsèques. De nombreuses revues du corpus insistent sur la réputation européenne de l'auteur dont l'oeuvre, qui a conquis tout le continent, selon Vachon constitue « un genre européen par excellence, le roman [. . .] un modèle épistémologique et culturel neuf dont La Comédie humaine propose la première réalisation concrète, et le premier chef-d'oeuvre ». Enfin, Victor Hugo après sa visite chez Balzac, quelques [End Page 599] heures avant sa mort, compare l'auteur à Napoléon : « Je le voyais de profil, et il ressemblait ainsi à l'empereur. »

Après son étude des procédés de l'héroïsation de Balzac, Vachon étudie...

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