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  • La littérature est inutile. Exercices de lecture, and: Dictionnaire-album du mécénat d'État, and; Le savoir des livres
  • Patrick Bergeron (bio)
Gilles Marcotte , La littérature est inutile. Exercices de lectureMontréal, Boréal, coll. Papiers collés, 2009, 233 p., 24,95 $
Robert Yergeau , Dictionnaire-album du mécénat d'ÉtatOttawa, Le Nordir, coll. Roger-Bernard, 2008, 205 p., 49,95 $
Le savoir des livres, s. la dir. de Benoît Melançon Montréal, Presses de l'Université de Montréal, 2005, 127 p., 34,95 $

Ces trois ouvrages ont tous à voir, à différents degrés, avec une histoire de la lecture.

Dans La littérature est inutile, Gilles Marcotte partage le fruit de vingt années de lecture de textes québécois, au gré des parutions et des [End Page 562] sollicitations, entre 1987 et 2008. Trois chapitres sont inédits : les pages consacrées à Sylvain Garneau, Pierre Vadeboncoeur et André Major. Les autres constituent les versions remaniées d'essais déjà parus dans divers journaux et périodiques (tels Le Devoir, L'Inconvénient et L'Actualité) ou sous forme de préfaces.

De son côté, Robert Yergeau se penche lui aussi sur la littérature québécoise, mais en en privilégiant la face cachée. À partir d'une analyse fouillée des discours institutionnels, il s'intéresse à un visage méconnu des écrivains : celui de solliciteurs de fonds. C'est l'occasion pour l'universitaire ottavien d'apporter un éclairage inusité sur les Hubert Aquin, Victor-Lévy Beaulieu, Jacques Godbout et tutti quanti. Yergeau révèle ainsi que s'est écrit (et s'écrit toujours), dans les coulisses, un chapitre insoupçonné de l'histoire des lettres québécoises où paradoxe et ambivalence sont des maîtres mots.

Enfin, dans Le savoir des livres, Benoît Melançon rassemble les réflexions de trois experts (Christian Vandendorpe, Michel Pierssens et Yvan Lamonde) sur l'histoire et l'avenir d'une forme d'imprimé faisant peu souvent l'objet, comme tel, de débats publics : le livre savant. Pourtant, entre l'invention de l'imprimerie et l'avènement d'Internet, la publication scientifique aura connu une évolution surprenante, que Le savoir des livres permet de mieux comprendre.

La littérature est inutile constitue la cinquième contribution de Gilles Marcotte à la collection « Papiers collés » des ditions du Boréal, après L'amateur de musique (1991), Écrire à Montréal (1997), Le lecteur de poèmes (2000) et Les livres et les jours : 1983-2001 (2002). Il s'agit à nouveau d'une rétrospective, puisque, à part trois inédits, les essais réunis dans La littérature est inutile sont les versions retouchées ou augmentées de comptes rendus, de chroniques ou d'études que Marcotte a publiés dans des journaux, des revues ou des monographies depuis la fin des années 1980. Entre la préface de La main au feu de Roland Giguère (Typo poésie, l'Hexagone, 1987) et « Jacques Brault en 1965 » (extrait du collectif Précarités de Brault, Nota Bene, 2008), Marcotte a lu avec autant d'émerveillement des grands noms comme Ducharme, Miron ou Ferron, qu'une étoile montante comme Yann Martel à la parution de Life of Pi. La littérature est inutile renferme la même empathie, la même sûreté de jugement et la même humilité que les essais précédents de Marcotte, notamment l'irrésistible « Autobiographie d'un non-poète » sur laquelle s'ouvrait Le lecteur de poèmes en 2000.

Le titre du recueil tient manifestement de l'antiphrase : la littérature est inutile. . . mais ôcombien nécessaire ! En fait, Marcotte en a contre une certaine conception de la littérature (et de l'art en général) selon laquelle une [End Page 563] œuvre vaut en fonction de ses retombées. D'entrée de jeu, l'auteur précise ses positions en demandant : quelles obligations a le poète à l'égard de la société ? Simple question rhétorique, pourrait-on croire. Marcotte y r...

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